Le lieutenant de police de 42 ans était le quatrième membre des forces de l'ordre de Baltimore, dans l'est des Etats-Unis, à comparaître pour ce décès. Celui-ci avait déclenché des émeutes locales et une controverse nationale en avril 2015.
Cet acquittement intervient dans un contexte particulièrement tendu entre la police américaine et la communauté noire, au lendemain de la tuerie de trois policiers à Baton Rouge, en Louisiane. Deux semaines plus tôt, cinq agents ont été abattus par un tireur embusqué à Dallas.
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Membres entravés
Freddie Gray, 25 ans, a été victime d'une blessure aux cervicales peu après son interpellation le 12 avril, alors qu'il avait les membres entravés dans le fourgon. Il a succombé à ses blessures sept jours plus tard.
Six policiers impliqués dans cette arrestation ont été renvoyés au tribunal, pour être jugés séparément. Avant la décision de lundi, deux avaient déjà été acquittés, un troisième avait eu son procès annulé.
Cette fois, c'est le plus gradé des six policiers qui a été acquitté de tous les chefs d'inculpation: homicide involontaire, mise en danger de la vie d'autrui, voie de fait et faute dans l'exercice de ses fonctions. C'est lui qui patrouillait à vélo avec deux autres policiers et a eu un "contact visuel" avec Freddie Gray, qui s'est enfui en courant.
Difficile à prouver
La procureure de Baltimore, les proches de Freddie Gray et des militants associatifs sont convaincus que la mort du jeune homme n'est pas accidentelle. Le ministère public a pour l'instant rencontré les plus grandes difficultés à le prouver.
L'absence de condamnation lors des trois premiers procès de cette affaire alimente en tout cas des soupçons d'impunité de la police de Baltimore. De nombreux observateurs estiment que l'affaire Freddie Gray est emblématique des brutalités policières dont sont victimes les Noirs aux Etats-Unis.
La mort de Freddie Gray avait déclenché des émeutes, des pillages et de graves actes de vandalisme. Les autorités avaient déclaré l'état d'urgence, instauré un couvre-feu nocturne et appelé en renfort les militaires de la Garde nationale.
ats/fme