"Nous avons envoyé quatre dossiers aux Etats-Unis pour (demander) l'extradition du terroriste-en-chef", a déclaré Binali Yildirim au Parlement. "Nous leur présenterons plus de preuves qu'ils n'en veulent".
"Je vous le dis: ne protégez pas davantage ce traître, ce terroriste-en-chef", a lancé le chef du gouvernement turc.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait indiqué lundi qu'une extradition de Fethullah Gülen n'était pas envisageable en l'absence de preuves et qu'il appartenait aux autorités turques d'en fournir.
Les autorités turques accusent Fethullah Gülen, un ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan devenu son pire ennemi, d'être l'instigateur de la tentative de coup d'Etat menée dans la nuit de vendredi à samedi.
Un réseau gigantesque
Le prédicateur, exilé aux Etats-Unis depuis 1999 et vivant aujourd'hui en Pennsylvanie, nie ces accusations. Il avait condamné "dans les termes les plus forts" la tentative de putsch.
Le Premier ministre turc a cependant pointé du doigt l'"organisation terroriste parallèle", expression désignant le réseau de Fethullah Gülen.
Ce dernier est à la tête d'un mouvement appelé "Hizmet" ("service", en turc), qui compte un gigantesque réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises et est très influent dans les médias, la police et la magistrature.
afp/jgal
L'armée se distancie de la tentative de coup d'Etat
L'"écrasante majorité" de l'armée turque n'a "rien à voir" avec la tentative de putsch qui s'est déroulée dans la nuit de vendredi à samedi, a assuré mardi l'état-major dans un communiqué.
Les "traîtres" ayant pris part à "cette disgrâce, cette vilénie" seront "sanctionnés de la manière la plus lourde", a poursuivi l'armée dans ce communiqué publié sur son site.
Plusieurs milliers de soldats ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur la tentative de coup d'Etat qui a secoué la Turquie dans la nuit de vendredi à samedi.