Le régime d'état d'urgence, qui facilite les perquisitions et les assignations à résidence, est en vigueur depuis les attaques djihadistes du 13 novembre à Paris.
C'est la première fois depuis la guerre d'Algérie (1954-1962), où ce régime d'exception avait prévalu pendant près de huit mois, que l'état d'urgence dure si longtemps en France.
Le débat mardi soir devant les députés et mercredi devant les sénateurs pourrait s'avérer tendu, tant l'opposition de droite ne cesse depuis le carnage du 14 juillet à Nice de critiquer l'exécutif socialiste.
Durcissement exigé par la droite
Seront réintégrées dans l'état d'urgence la possibilité de perquisitions administratives à toute heure du jour ou de la nuit sans l'aval d'un juge, ainsi que celle d'exploiter les données des ordinateurs et téléphones saisis.
Le parti Les Républicains de l'ex-président Nicolas Sarkozy est favorable à la prolongation de l'état d'urgence mais a posé ses conditions: au moins six mois de plus et un durcissement des mesures coercitives prévues dans ce cadre.
L'affrontement pourrait se focaliser sur les exigences de la droite d'un arsenal encore plus répressif, avec notamment des centres de rétention à titre préventif pour les personnes suspectées de radicalisation islamiste.
reuters/afp/jgal/mre
La France doit s'attendre à "d'autres attentats et d'autres innocents tués"
Le Premier ministre Manuel Valls a averti que la France devait s'attendre à "d'autres attentats" et "d'autres innocents tués" dans un discours mardi soir devant les députés pour la prolongation de l'état d'urgence après la tuerie de Nice.
"Même si ces mots sont durs à prononcer, c'est mon devoir de le faire : il y aura d'autres attentats et il y aura d'autres innocents tués. Nous devons, non pas nous habituer - jamais - mais apprendre à vivre avec cette menace. A vivre avec elle et à la combattre", a déclaré Manuel Valls, alors que la France vient de subir sa troisième tuerie de masse en 18 mois.