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"Vladimir Poutine a réactivé le système de dopage issu de la Guerre froide"

Christophe Brissonneau, sociologue du sport. [TPE LNDB/YouTube]
Christophe Brissonneau, sociologue du sport / L'invité de la rédaction / 22 min. / le 20 juillet 2016
Sociologue du sport à l'Université Paris-V Descartes, Christophe Brissonneau estime que le dopage à grande échelle couvert par la Russie ravive le souvenir des méthodes soviétiques durant la Guerre froide.

Après la publication d'un rapport choc sur un véritable dopage d’Etat, les athlètes russes seront-ils présents au Jeux olympiques de Rio de Janeiro? Le suspense demeure.

Mardi, le Comité international olympique (CIO) annonçait la création d'une commission pour statuer sur leur sort. L'organisation hésite encore entre exclure toute la délégation ou seulement certains sportifs.

"Il serait bien qu'on ne mette pas tous les athlètes dans le même sac. On peut espérer que ceux qui ne sont pas dopés ne seront pas victimes du système mis en place par Vladimir Poutine", s'est exclamé mercredi Christophe Brissonneau dans le Journal du matin.

La mollesse du CIO

Car c'est bien au niveau de l'étatisation du système que se situe le noeud du problème. Un système qui rappelle étrangement celui de l'Union soviétique.

Et ce n'est pas vraiment un hasard, selon Christophe Brissonneau: "Le sport constitue une partie de l’image que voulait donner le système soviétique, soit une nation forte et guerrière. Jusqu'en 1989, tout a été mis en place pour que la performance soit au rendez-vous. Vladimir Poutine n'a fait que réactiver le système. Pour lui, on est toujours en Guerre froide apparemment."

Dans ce contexte, pourquoi le CIO tarde-t-il à prendre position? "Face aux différents scandales auxquels le CIO a dû faire face, sa politique a toujours été de faire le dos rond et d’attendre que cela se passe". Cette posture s'expliquerait par l'ancienneté d'une institution basée sur la cooptation. "Les membres du CIO sont d’anciens sportifs de haut niveau qui, au niveau politique et économique, n’y connaissent pas grand-chose", conclut le sociologue français.

kg

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