Mardi soir, des F-16 ont bombardé des positions du PKK dans le nord de l'Irak, pour la première fois depuis le coup d'Etat manqué en Turquie. Les frappes auraient tué 20 combattants kurdes, selon l'agence de presse turque Anadolu.
Le PKK mène une lutte armée depuis trois décennies dans le sud-est de la Turquie. Le cessez-le-feu, qui durait depuis 2 ans, avait volé en éclat il y a 1 an jour pour jour. L'attentat kamikaze de Suruç le 20 juillet 2015, qui avait fauché 34 militants prokurdes près de la Syrie, et le meurtre, deux jours plus tard, de deux policiers turcs par le PKK avaient rouvert les hostilités.
32 ans de conflit
Cette guerre civile interminable, qui a fait 40'000 morts en 32 ans, s'est totalement intriquée aujourd'hui dans la problématique syrienne.
Depuis un an, 7078 combattants kurdes et 483 membres des forces de sécurité ont été tués, mais aussi 338 civils. Quelque 355'000 personnes ont été déplacées, selon Human Rights Watch.
agences/sbad
Rappel historique
Le PKK a été créé à partir d'un premier mouvement formé en 1978 par un jeune radical de gauche nommé Abdullah Öcalan, avec d'autres étudiants inspirés par la pensée marxiste-léniniste. Il a gagné un nouvel élan à la suite du coup d'Etat militaire de 1980 en Turquie.
La campagne meurtrière et de violence du PKK contre les autorités turques est généralement considérée comme commençant par des attaques dans les villes d'Eruh (province de Siirt) et de Semdinli (province de Hakkari) le 15 août 1984, menées par des combattants formés dans les camps de la plaine de la Bekaa au Liban.
Le PKK a intensifié ses attaques d'année en année en ciblant les membres des forces de sécurité et des sites touristiques. Le 19 juillet 1987, Ankara décrète l'état d'urgence dans les provinces kurdes, accordant des pouvoirs étendus aux forces de sécurité. Les combats ont néanmoins continué.
L'état d'urgence a finalement été entièrement levé en novembre 2002.