Les images de cet homme sur son petit deux-roues, poursuivant le 19 tonnes engagé dans sa course folle sur la Promenade des Anglais, ont tourné en boucle dans les jours qui ont suivi l'attentat de Nice.
Une semaine durant, on a pensé que le héros anonyme avait péri sous les roues du poids lourd. Or, "bien qu'abîmé physiquement et psychologiquement", ce presque quinquagénaire s'en est sorti.
Il a raconté dans une interview parue jeudi dans Nice Matin comment il est parvenu à atteindre la cabine du camion puis à ralentir le terroriste avant les premiers tirs des policiers.
"Des corps qui volaient de partout"
En scooter avec sa femme, ils ont raté le feu d’artifice et s'apprêtent à aller manger une glace. Puis la foule commence à courir: "C’est alors qu’on a vu le camion arriver."
"Il m’a doublé à fond. Il roulait sur le trottoir. J’ai en tête les images des corps qui volaient de partout. J’ai tout de suite compris", poursuit Franck. Il dit alors à sa femme de descendre du deux-roues et prend en chasse le camion, slalomant "entre les gens, vivants et morts".
"J’étais lucide et prêt à mourir pour l’arrêter", indique le père de famille, dont le fils se trouvait à ce moment-là place Gambetta, à la fin de la Promenade des Anglais.
"Je l’ai frappé, frappé, et frappé encore"
"Finalement je suis arrivé à m’accrocher à la cabine. J’étais sur les marches au niveau de la fenêtre ouverte. (…) Je l’ai frappé, frappé, et frappé encore. (...) Il ne bronchait pas. Il avait son arme à la main. Mais le pistolet ne marchait pas."
Sans parvenir à ouvrir la portière du conducteur, Franck tombe après avoir reçu un coup de pistolet sur la tête, mais se relève. Peu avant que les policiers n'abattent l'assaillant.
ptur