La tentative de putsch, menée il y a une semaine par des gens "très cruels", a révélé "des défaillances significatives dans nos services", a admis Recep Tayyip Erdogan dans l'interview accordée à Reuters.
Mais "une nouvelle structure va très bientôt émerger et grâce à elle, les forces armées auront du sang frais", a promis le président turc. "Les forces ennemies doivent avoir des plans, mais les projecteurs sont braqués sur eux", a-t-il averti.
"Pas de couvre-feu"
L'état d'urgence a été annoncé mercredi pour une durée de trois mois. "L'état d'urgence n'est pas un couvre-feu. Les gens vont pouvoir continuer d'aller dans la rue pour faire leurs affaires et vivre leur vie", a assuré Recep Tayyip Erdogan.
En raison de cet état d'urgence, le vice-Premier ministre a annoncé jeudi suspendre la Convention européenne des droits de l'Homme "tout comme la France l'a fait" après les attentats de novembre 2015. Ceci prémunit la Turquie contre d'éventuelles condamnations de la CEDH alors que de vastes purges sont menées depuis le coup d'Etat dans l'armée, la justice, la magistrature, les médias et l'enseignement.
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Bilan du coup d'Etat
Le président turc a précisé que le putsch avait fait 246 "martyrs" et 2185 blessés. Il n'a pas parlé du nombre de putschistes tués.
Actuellement, 10'410 personnes ont été placées en garde à vue et 4060 mises en détention, dont 103 généraux.
L'Union européenne suit la situation "de très près"
La cheffe de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, et le commissaire européen à l'Elargissement, Johannes Hahn, ont annoncé jeudi soir suivre "de très près et avec inquiétude" l'application de cet état d'urgence.
L'UE a appelé une nouvelle fois "à respecter en toutes circonstances l'état de droit, les droits de l'Homme et les libertés fondamentales, y compris le droit de chacun à un procès équitable".