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Les autorités turques annoncent la dissolution de la garde présidentielle

Le président turc Recep Tayyip Erdogan (d.) et son Premier ministre Binali Yildirim le 22 juillet 2016 lors d'une conférence de presse. [Turkish Presidential Press Office/AFP - Adem Altan]
Le président turc Recep Tayyip Erdogan (d.) et son Premier ministre Binali Yildirim le 22 juillet 2016 lors d'une conférence de presse. - [Turkish Presidential Press Office/AFP - Adem Altan]
Les purges et les mesures fortes après le putsch raté en Turquie se poursuivent. La garde présidentielle, dont presque 300 membres ont été arrêtés, va être dissoute, a annoncé samedi le Premier ministre Binali Yildirim.

"Il n'y aura plus de garde présidentielle, elle n'a pas de raison d'être, on n'en a pas besoin", a déclaré Binali Yildirim samedi à la chaîne A Haber. Au moins 283 membres de cette garde présidentielle, un régiment comptant 2500 hommes, ont été arrêtés après le putsch manqué.

Des membres de cette unité faisaient partie d'un groupe qui a pénétré dans les bâtiments de la télévision publique TRT durant la tentative de coup d'Etat de la semaine dernière, a déclaré Binali Yildirim. Ce groupe a forcé une présentatrice à lire une déclaration proclamant la loi martiale et l'instauration d'un couvre-feu.

Plus de 10'000 passeports annulés

Le ministre de l'Intérieur Efkan Ala a également fait état de l'annulation de 10'856 passeports. Les documents appartiennent soit à des personnes déjà arrêtées soit présentant un risque de fuite.

Il s'agit pour l'immense majorité de passeports de service, verts (anciens députés, certains fonctionnaires, maires,...) ou gris (fonctionnaires en mission à l'étranger, sportifs, membres d'organisations internationales...), ainsi que leur famille proche.

Arrestation de proches de Fethullah Gülen

Une vaste purge est en cours dans le pays contre les réseaux du prédicateur Fethullah Gülen, accusé de la tentative de putsch.

Un neveu de Fethullah Gülen a été interpellé à Erzurum (nord-est) et placé en garde à vue, a rapporté samedi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

La présidence turque a annoncé aussi, samedi soir, l'arrestation de Halis Hanci, présenté comme le bras droit de Fethullah Gülen. Il serait arrivé en Turquie deux jours avant le coup de force, a dit la présidence à la presse.

1200 militaires relâchés

Avant les mandats d'arrêt contre les membres de la garde présidentielle, le président Recep Tayyip Erdogan avait annoncé les gardes à vue de 10'410 militaires, juges, fonctionnaires, et la détention de 4060 personnes, dont plus de 100 généraux et amiraux.

Samedi après-midi, un procureur d'Ankara a annoncé que la justice turque avait remis en liberté quelque 1200 militaires, précisant qu'il s'agit uniquement de soldats non gradés".

Coup porté à l'armée

Autre mesure forte, le passage sous tutelle du ministère de l'Intérieur de la gendarmerie, qui dépendait jusqu'à présent de la Défense. Cette décision est considérée comme un coup porté au prestige de l'armée.

"La gendarmerie dépendra entièrement et définitivement du ministère de l'Intérieur", a déclaré le ministre de l'Intérieur Efkan Ala.

Des gardes à vue de 30 jours

Les gardes à vue pourront durer jusqu'à 30 jours (contre 4 jours actuellement) pour les personnes soupçonnées d'implication dans le putsch manqué du 15 juillet en Turquie, selon un décret sur l'état d'urgence paru samedi au Journal officiel. Celui-ci dissout aussi des milliers de structures considérées comme liées à Fethullah Gülen.

Les organisations qui ont été fermées par le décret sont 1043 établissements d'enseignement privés, 1229 associations et fondations, 19 syndicats, fédérations et confédérations, et 35 établissements de santé, a précisé l'agence Anadolu.

>> Des milliers de pro-Kurdes ont manifesté samedi en faveur de la démocratie :

Des milliers de Kurdes manifestent pour leur droits
Des milliers de Kurdes manifestent pour leur droits / L'actu en vidéo / 41 sec. / le 23 juillet 2016

ats/fme

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Des opposants au président Erdogan se rassemblent à Zurich

Turcs et Kurdes se sont entendus samedi à Zurich pour dénoncer à la fois l'état d'urgence en Turquie et le coup d'Etat militaire avorté du 15 juillet. Environ 120 personnes ont répondu présentes à l'appel à manifester.

"Pas de putsch, ni d'AKP (Parti de la justice et du développement, ndlr). La démocratie est la seule solution", pouvait-on lire sur l'une des nombreuses banderoles qui flottaient sur l'Helvetiaplatz, brandies par les protestataires.

La section européenne du Parti démocratique des peuples (HDP) est derrière l'événement.

Plus de 5000 personnes placées en détention

Selon les chiffres de l'agence Anadolu, plus de 12'500 gardes à vue ont été prononcées depuis les événements de la nuit du 15 au 16 juillet. Et, selon la même source, 5600 personnes ont été placées en détention, militaires, magistrats et policiers mais aussi des "civils", professeurs ou fonctionnaires.