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L'auteur de la fusillade de Munich décrit comme solitaire et dépressif

Des bougies et des fleurs ont été déposées devant le centre commercial de Munich où a eu lieu la fusillade. [AFP - Christof Stache]
Des bougies et des fleurs ont été déposées devant le centre commercial de Munich où a eu lieu la fusillade. - [AFP - Christof Stache]
Un jeune homme serviable et sans histoires, réservé et solitaire: pour ses voisins, encore sous le choc, rien ne pouvait laisser présager l'acte fou du tireur qui a assassiné neuf personnes à Munich.

Le jeune Germano-Iranien de 18 ans vivait avec sa famille dans un immeuble de logements sociaux, au coeur d'un quartier plutôt aisé de la capitale bavaroise, non loin du centre.

"Je ne l'ai jamais vu en colère, je n'ai jamais entendu de problème avec la police ou avec les voisins", raconte une voisine. L'auteur de la tuerie vivait avec ses parents et son jeune frère dans un trois-pièces du cinquième étage et avait fréquenté l'école du quartier, précise-t-elle.

"Il était très gentil, serviable. Il riait comme toute personne normale (...) Quelque chose s'est passé dans sa tête", ne peut-elle que lâcher.

Une conversion à la religion chrétienne

Les deux parents sont iraniens, selon le voisinage, le père chauffeur de taxi, la mère ancienne employée de la chaîne de grands magasins Karstadt. Tous deux arrivés à la fin des années 1990 comme demandeurs d'asile.

Issu d'une famille à l'origine chiite, il semble qu'il se soit converti à la religion chrétienne, selon le ministre allemand de l'Intérieur.

Pour un autre voisin, le tueur laissera surtout le souvenir d'un jeune homme seul, à l'écart des autres. "C'est étrange, mais il ne parlait jamais avec nous", note-t-il.

Une "forme de dépression"

L'auteur de la tuerie souffrait en fait d'une "forme de dépression", a annoncé samedi le procureur de Munich. Il a décrit l'acte classique d'un "forcené" emporté dans une crise de folie meurtrière, sans lien avec le groupe Etat islamique (EI). 

Dans une vidéo amateur filmée lors de la fusillade, il s'écrie en réponse à un riverain qui le traite de "métèque": "Je suis Allemand, je suis né ici", puis: "j'étais en traitement hospitalier". Il aurait fait l'objet de "harcèlement" de la part d'autres "jeunes de son âge", a souligné Thomas de Maizière.

Fascination pour les tueries de masse

Selon une source policière citée par l'agence DPA, il était fan de jeux vidéos de guerre et fasciné par les tueries de masse.

Dans la chambre du tireur, les enquêteurs ont trouvé des documents sur le massacre de 77 personnes commis le 22 juillet 2011 en Norvège par l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik, ainsi que sur une autre tragédie survenue en 2009 en Allemagne: un adolescent de 17 ans, pris de folie, avait alors tué 15 personnes.

>> Lire aussi : Angela Merkel évoque une "nuit d'horreur" après la tuerie de Munich

afp/ptur

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Bougies, fleurs et larmes après la tuerie

De nombreux Munichois sont venus se recueillir samedi, dans une atmosphère poignante, à l'entrée du centre commercial où le jeune Germano-Iranien a semé la mort vendredi.

Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, les traits tirés, a aussi fait le déplacement pour exprimer le "soutien du gouvernement, des Allemands (..) aux parents qui pleurent leurs enfants, aux jeunes qui pleurent leurs camarades d'école".

Plus loin, à l'entrée du métro, les fleurs abondaient aussi. "So sorry" (tellement triste), peut-on lire sur une bougie. "Warum ?" (Pourquoi), s'interroge un anonyme sur un écriteau en carton.