Ils ont survécu aux guerres civiles et à l'épidémie d'Ebola dans leur pays mais ils capitulent face à l'océan.
Entre 75'000 et 90'000 personnes vivent dans ce quartier de l'ouest de la capitale libérienne, sur une péninsule qui s'avance dans l'Atlantique, dans un labyrinthe d'étroites ruelles boueuses serpentant entre des maisons de plain-pied aux toits de tôle. Des milliers d'entre eux, une population parmi les plus défavorisées de ce pays, ont dû quitter leur logement.
Depuis 2014
Selon les autorités locales, les maisons de West Point ont commencé à disparaître sous les eaux à partir de novembre 2014. Au moins 4000 habitants ont été privés de leur domicile pour le seul mois d'avril et les familles sont en train d'être réinstallées sur des sites provisoires plus à l'intérieur des terres.
Cela fait plusieurs années que des spécialistes mettent en garde contre les menaces que font courir les tempêtes et les montées des eaux sur un certain nombre de villes dans les pays en développement, dont Monrovia.
afp/ctr
Des habitations de fortune
Masures, cabanes, logements et échoppes faits de matériaux récupérés s'empilent à West Point, sur 4 km2, pour beaucoup sans les commodités minimales imposées par les règles de l'urbanisation : branchements individuels aux réseaux de distribution d'eau potable, d'électricité, toilettes, assainissement.
Des déchets humains et des ordures ménagères se retrouvent parfois en plein air, que charrient les eaux peinant à s'écouler après les fortes pluies ou les vagues baladeuses.
1,5 millions de dollars pour les aider
Actuellement, au moins 3000 habitants sont dans "une situation très grave" et ont besoin d'une aide immédiate, déclare Sampson J. Nyan, préfet chargé du bidonville.
D'après lui, il faudrait 1,5 million de dollars (près de 1,34 million d'euros) pour la construction de logements permanents pour les déplacés de West Point. Une somme énorme pour le maigre budget du Liberia.
Demore Moore, président d'une association de victimes de la montée des eaux, presse les autorités d'accélérer la construction de logements sécurisés car, soutient-il, "la seule solution, c'est la délocalisation, sinon la totalité du quartier sera emportée par la mer".