Samedi, le président Recep Tayyip Erdogan avait prévenu dans un entretien à France 24 que si "les médias soutiennent le coup d'Etat, qu'il s'agisse de médias audiovisuels ou autres, ils en paieront le prix".
Parmi les journalistes se trouvent Nazli Ilicak, figure de premier plan du monde des médias en Turquie, limogée du quotidien progouvernemental Sabah en 2013 pour avoir critiqué des ministres impliqués dans un scandale de corruption, ont rapporté NTV et CNN-Turk.
Licence et cartes de presse
Le 19 juillet déjà, le régulateur turc des médias audiovisuels avait retiré leur licence à de nombreuses chaînes de TV et de radio soupçonnées de soutenir le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999 et accusé d'être l'instigateur du putsch. La décision concernait 24 chaînes de TV et radios et 34 journalistes, considérés proches de ce religieux. Ils avaient été privés de leur carte de presse.
Trois putschistes suspectés d'avoir fait partie du commando ayant attaqué l'hôtel de Marmaris (ouest du pays) où se trouvait en vacances le président turc Recep Tayyip Erdogan la nuit du putsch manqué, ont été placés en garde à vue, a annoncé lundi l'agence Anadolu.
ats/ctr
Plus de 200 licenciés chez Turkish Airlines et 198 chez Turk Telekom
- La compagnie aérienne nationale turque Turkish Airlines a annoncé lundi le licenciement de 211 employés en raison de leurs liens allégués avec le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être l'instigateur du coup d'Etat manqué du 15 juillet.
- L'opérateur Turk Telekom, détenu à 30% par l'Etat, a par ailleurs renvoyé vendredi 198 employés en "coopération avec les forces de sécurité". La compagnie a indiqué par un communiqué que certains responsables avaient été convoqués par la justice pour témoigner dans le cadre de l'enquête sur le coup d'Etat manqué.
Le président de la Commission européenne indisposé
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré lundi sur France 2: "Je crois que la Turquie, dans l'état où elle se trouve, n'est pas en situation de pouvoir adhérer sous peu ni d'ailleurs sur une plus longue période" à l'Union européenne.
"Si la Turquie demain matin devait réintroduire la peine de mort, nous arrêterions immédiatement les négociations parce qu'un pays qui dispose dans son arsenal législatif de la peine de mort n'a pas sa place au sein de l'Union européenne", a ajouté le Luxembourgeois.