Dans la cathédrale de Rouen, plus d'une centaine d'entre eux se sont mêlés à la foule des quelque 2000 fidèles qui se pressaient pour une messe d'hommage au prêtre de 85 ans qui a été égorgé mardi dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray par deux jeunes se réclamant de l'organisation Etat islamique (EI).
"Un geste de paix"
La présence des musulmans est "un geste courageux", "un geste de paix", a souligné l'archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun. A Bordeaux, l'imam de la mosquée, s'est rendu à l'église Notre-Dame, accompagné d'une délégation d'une dizaine de fidèles, hommes, femmes et enfants.
A Nice, endeuillée le 14 juillet par un attentat lui aussi revendiqué par l'EI qui a fait 84 morts et 435 blessés, l'église Saint-Pierre-de-l'Ariane a reçu la visite de l'imam Otman Aissaoui et d'un groupe de fidèles. "Etre uni est une réponse à ces actes d'horreur et de barbarie", a souligné le religieux.
afp/lgr/vtom
Fin d'une certaine retenue
Les musulmans répondaient à un appel inédit du Conseil français du culte musulman. Il a aussi été relayé en Italie où, de Milan à Palerme en Sicile, de petites délégations d'imams, de responsables et de fidèles se sont rendues dans les églises.
Cette initiative rompt avec une certaine retenue des musulmans pratiquants à s'exprimer dans l'espace public. Après les attentats contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, des policiers et un magasin casher (17 morts), leur faible présence à la manifestation du 11 janvier 2015 leur avait été reprochée.
Nouvelles inculpations après l'assassinat du prêtre
Deux hommes, de 30 et 20 ans, liés à l'un des meurtriers d'un prêtre assassiné mardi en France ont été inculpés dimanche et placés en détention, a annoncé le parquet de Paris.
L'un d'eu, cousin d'un des auteurs de l'attaque, "avait parfaitement connaissance, si ce n'est du lieu et du jour précis, de l'imminence d'un projet d'action violente de son cousin", avait indiqué le parquet un peu plus tôt. Il a été mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle".
La deuxième inculpation vise un jeune homme de 20 ans qui avait tenté de rejoindre la Syrie en juin avec l'un des assaillants.