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Indignation après les propos de Trump sur la famille d'un soldat musulman

Protestation anti-Trump lors d'un discours du républicain en Iowa, le 28 juillet 2016.
Protestation anti-Trump lors d'un discours du républicain en Iowa, le 28 juillet 2016.
De Barack Obama jusqu'à son propre camp républicain, Donald Trump fait l'objet de sévères critiques après s'en être pris à la famille d'un officier musulman de l'armée américaine tombé au combat.

Le père du capitaine Humayun Khan, mort en Irak en 2004 en tentant de sauver ses hommes, avait fait un émouvant discours lors de la convention démocrate la semaine dernière et reproché à Donald Trump son projet d'interdire aux musulmans l'entrée aux Etats-Unis pour lutter contre le terrorisme.

"M. Khan, qui ne me connaît pas, m'a attaqué vicieusement depuis l'estrade du parti démocrate et continue maintenant à le faire partout à la TV - Sympa!", a assené le candidat républicain à la Maison Blanche lundi sur Twitter, ajoutant à ses critiques des derniers jours.

Il a notamment insinué que la mère du soldat avait été forcée au silence pendant la convention parce qu'elle était musulmane. Elle lui a répondu dimanche que la douleur de la perte de son fils l'avait empêchée de parler.

>> Lire sur ce sujet : Donald Trump réfute les propos du père d'un soldat mort en Irak

Sujet tabou aux USA

Avec ses attaques, Donald Trump a touché un sujet tabou aux Etats-Unis, où les militaires sont perçus comme des héros défenseurs de la liberté et régulièrement honorés.

Se moquer de la mère d'un soldat tué au combat "dépasse les limites", s'est insurgée la puissante association d'anciens combattants américains à l'étranger (VFW).

Il y a à peine une semaine, certains de ses 1,7 million de membres avaient applaudi Donald Trump lors d'une rencontre. Lundi, son président Brian Duffy a taclé le candidat, affirmant que "quand on touche à certains sujets sacro-saints, il n'y a aucun talent rhétorique qui puisse réparer" les dégâts.

Les familles de soldats tués au combat "ont fait un sacrifice que la plupart d'entre nous ne peuvent même pas imaginer", a souligné Barack Obama lors d'un rassemblement d'anciens combattants handicapés à Atlanta. "Nous devons tout faire pour les honorer, et faire preuve d'humilité face à elles".

Colère aussi chez les républicains

Des voix outrées se sont élevées aussi chez les républicains: "Il est temps pour Donald Trump de donner l'exemple à notre pays et au Parti républicain", s'est ainsi indigné le respecté sénateur John McCain.

Lui-même un ancien combattant au Vietnam où il a subi des années de torture, le sénateur de l'Arizona a déjà fait les frais des moqueries du milliardaire, qui avait mis en doute son statut de "héros" parce qu'il avait été capturé. "Moi, j'aime les gens qui n'ont pas été capturés", avait lancé Donald Trump il y a un an.

Après ce nouveau dérapage, la petite-fille du sénateur, Caroline McCain, elle-même républicaine, a annoncé lundi qu'elle voterait pour la démocrate Hillary Clinton le 8 novembre, qualifiant d'"impardonnables" les propos de Trump.

Autre coup dur pour le magnat de l'immobilier, les familles de 17 soldats tombés au champ d'honneur ont dénoncé ses propos "répugnants et personnellement insultants pour nous".

afp/fme

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Le milliardaire Warren Buffett se range du côté de Clinton

Le milliardaire Warren Buffett a fait campagne lundi au côté d'Hillary Clinton dans le Nebraska, où il a pressé le candidat républicain Donald Trump de publier sa déclaration de revenus et a mis en doute les capacités de l'homme d'affaires.

Donald Trump a affirmé n'être pas en mesure de publier sa déclaration de revenus, ce qui constitue pourtant un passage obligé pour les candidats à l'élection présidentielle, car le fisc effectue un audit sur ces revenus, dit-il.

Le milliardaire a ajouté que les critiques de Trump à l'égard des parents d'un capitaine musulman de l'US Army tué en Irak il y a douze ans étaient le "coup final".

Clinton loin devant Trump à l'issue des deux conventions

La candidate démocrate à la présidentielle, Hillary Clinton, a profité du traditionnel sursaut post-convention de nomination et a désormais une marge confortable de 7 à 9 points d'avance sur son rival Donald Trump, selon deux sondages publiés lundi.

A l'issue de la convention républicaine, qui s'était tenue juste avant celle des démocrates, Donald Trump et Hillary Clinton étaient au coude-à-coude dans les intentions de vote.

Selon un sondage CBS lundi, 46% des personnes interrogées ont affirmé qu'elles voteraient pour la candidate démocrate contre 39% pour le républicain lors de la présidentielle du 8 novembre.