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L'Allemagne refuse de se laisser intimider par les menaces turques

Frank-Walter Steinmeier a refusé d'envisager un "plan B" en cas d'échec de l'accord UE-Turquie. [AFP - Mehmet Kaman / Anadolu Agency]
Frank-Walter Steinmeier a refusé d'envisager un "plan B" en cas d'échec de l'accord UE-Turquie. - [AFP - Mehmet Kaman / Anadolu Agency]
Le ministre allemand des Affaires étrangères rejette les pressions de son homologue turc, qui menaçait lundi de laisser tomber l'accord sur les réfugiés si l'Europe refusait d'exempter les Turcs de visas.

La Turquie "a encore du travail" pour obtenir de l'Union européenne une exemption de visas, a affirmé mardi le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. Face aux menaces de son homologue turc, Mevlut Cavusogli, il a estimé que "cela n'apporte rien de se lancer mutuellement des ultimatums ou de se menacer".

Principal point de blocage à la suppression des visas pour les Turcs, Ankara a jusqu'ici refusé d'assouplir sa loi antiterroriste, jugée non conforme aux normes européennes. Il s'agit de l'une des 72 conditions posées par Bruxelles.

Ces menaces apparaissent dans un contexte de tensions germano-turques. Elles viennent notamment de l'interdiction faite au président turc de s'exprimer par vidéo lors d'une manifestation de Turcs dimanche à Cologne, décision qualifiée d'"inacceptable" par Ankara.

>> Ecouter le sujet du Journal du matin sur les pressions turques :

Le président turc Recep Tayyip Erdogan (d.) et son Premier ministre Binali Yildirim le 22 juillet 2016 lors d'une conférence de presse. [Turkish Presidential Press Office/AFP - Adem Altan]Turkish Presidential Press Office/AFP - Adem Altan
La Turquie hausse le ton face à ses partenaires occidentaux / Le Journal du matin / 2 min. / le 2 août 2016

Intérêt conjoint

Frank-Walter Steinmeier a refusé d'envisager un "plan B" en cas d'échec de l'accord UE-Turquie et a estimé qu'il était dans l'intérêt conjoint des deux parties de parvenir à une solution.

Le chancelier autrichien, Christian Kern, soutient lui aussi une position ferme vis-à-vis d'Ankara. Il estime dans le quotidien Österreich que "nous ne sommes pas en position de demandeurs. L'Union européenne a les meilleures cartes en main. Nous avons certes besoin de la Turquie, mais celle-ci a encore davantage besoin de nous sur le plan économique, à moins de risquer une faillite d'Etat".

afp/fasl

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Erdogan accuse l'Occident de soutenir le "terrorisme" et les putschistes

"Ceux que nous imaginions être nos amis prennent le parti des putschistes et des terroristes", a déclaré mardi le président turc, lors d'un forum économique organisé à la présidence. Ces accusations surviennent suite aux critiques des Etats-Unis et de pays européens sur l'ampleur des purges qui ont suivi le putsch avorté.



Dans un discours prononcé au palais présidentiel à Ankara, Erdogan a en particulier dénoncé le refus de Washington d'extrader le prédicateur Fethullah Gülen, présenté comme le commanditaire du coup de force et qui vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999. Ce dernier a nié toute responsabilité et dénoncé la tentative de coup d'Etat.