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Trente ans après Thatcher, Theresa May ressuscite la politique industrielle

Theresa May à Bratislava le 28 juin 2016. [AFP - Samuel Kubani]
Theresa May présente son plan économique post-Brexit / Le 12h30 / 1 min. / le 2 août 2016
La Première ministre britannique Theresa May a jeté mardi les bases de son plan destiné à adapter l'économie du pays à l'ère post-Brexit. Il vise à relancer une politique industrielle enterrée il y a 30 ans par Margaret Thatcher.

La nouvelle chef du gouvernement a présidé la première réunion de la commission interministérielle sur "la stratégie économique et industrielle" dans ses bureaux du 10, Downing street. Onze autres ministres étaient également présents.

"La Première ministre a souligné que l'objectif de la nouvelle stratégie industrielle devait être de mettre sur pied une économie qui fonctionne pour tout le monde", a déclaré un porte-parole dans un communiqué publié après la réunion.

Selon ce même porte-parole, les ministres présents ont évoqué les moyens de soutenir l'activité dans tout le pays, dans les régions qui souffrent comme dans celles qui profitent de la mondialisation.

Enrayer le long déclin

A l'issue du référendum du 23 juin, qui a révélé les frustrations de nombreuses régions frappées de plein fouet par la désindustrialisation, Theresa May a promis de venir en aide aux "gens qui travaillent dur".

Pour son gouvernement, le défi consiste à enrayer le long déclin du secteur industriel en portant secours aux entreprises mises à mal par la mondialisation. Le tout sans pour autant menacer la compétitivité britannique.

Des plus hauts salaires

"Si nous devons profiter des opportunités offertes par le Brexit, il faut que notre économie toute entière soit exploitée", avait déclaré avant la réunion Theresa May, citée dans un communiqué.

"Il nous faut une véritable stratégie industrielle qui se concentre sur une amélioration de la productivité, qui récompense ceux qui travaillent dur par de plus hauts salaires, et crée plus d'opportunités pour que les jeunes gens, quel que soit le milieu dont ils sont issus, aillent aussi loin que là où leur talent les porte", avait-elle poursuivi.

L'Association britannique des fabricants (EEF), la principale fédération patronale de l'industrie britannique, a salué l'initiative de Theresa May. "Le simple fait que la nouvelle Première ministre préside ce comité, je crois, est un début de réponse à la faiblesse des deux précédents gouvernements, à savoir le manque de concertation et d'approche trans-ministérielle", a réagi le dirigeant de l'EEF, Terry Scuoler.

ats/fme

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Deux dossiers brûlants

L'équipe de Theresa May a deux dossiers brûlants à traiter en matière de politique industrielle. Celui d'Hinkley Point, où doivent en théorie être construits deux réacteurs nucléaires de types EPR, en fait partie.

A la surprise générale, le gouvernement a annoncé la semaine dernière qu'il se donnait un délai de réflexion supplémentaire avant de confier - ou non - ce chantier géant au groupe français EDF avec la participation d'un investisseur chinois.

L'exécutif britannique doit aussi traiter le cas du groupe indien Tata Steel. Ce dernier a annoncé fin mars son intention de vendre la totalité de ses activités au Royaume-Uni, menaçant plusieurs milliers d'emplois.