Des internautes se sont par exemple amusés à commenter les hôtels et cafés de Raqqa, en Syrie. Si cette ville, aujourd'hui en main de l'organisation Etat islamique (EI), est décrite comme morte, elle ne l'est pas tant que ça sur Google Maps, puisque de nombreux sites, magasins, restaurants ou cafés sont commentés sans modération, car aucun commerçant ne va venir "alerter Google" qu'un commentaire sur son magasin - puisse-t-il exister encore - est inapproprié.
Le service est bon, mais le taux de change dollar-chèvre est mauvais.
Les ribs de porc étaient littéralement à mourir.
L'atmosphère était horrible. Je ne vais pas y retourner avant un changement de management.
Place aussi à la nostalgie des lieux qui n'existent plus
Dans ces commentaires, il y a aussi de la nostalgie. Des internautes reviennent par exemple sur des lieux aujourd'hui disparus un peu partout dans le pays et postent des messages d'amour ou d'adieu.
C'était le coeur de mon pays... elle me manque tant.
J'espère que je pourrai y retourner un jour où la démocratie régnera.
La colonnade était magnifique ; espérons qu'elle puisse être restaurée à l'identique.
Enfin, il y a toujours une Syrie active et connectée, surtout à Damas et Lattaquié où de nombreux restaurants sont encore ouverts et où l'on continue de vivre "normalement". Le restaurant Al Jaghnoun, par exemple, sur la corniche au bord de la mer Méditerranée, a été encensé il y a une semaine seulement, ce qui paraît surréaliste. Mais la vie continue suivant où l'on est en Syrie.
Nicolae Schiau/jzim