Selon les résultats mis en ligne par la Commission électorale à Nelson Mandela Bay, qui englobe la ville industrielle de Port Elizabeth (sud-est), l'Alliance démocratique (DA) obtient 46,4% des voix contre 41% pour le Congrès national africain (ANC), après le dépouillement de 98% des bulletins.
"Nous acceptons que nous avons perdu", a reconnu vendredi Jackson Mthembu, le chef de l'ANC au Parlement.
Revers majeur
La défaite à Port Elizabeth, sixième ville du pays et bastion historique de la lutte anti-apartheid, constitue un revers majeur pour le parti de Nelson Mandela, au pouvoir depuis la fin du régime ségrégationniste en 1994.
Elle pourrait être suivie par d'autres échecs tout aussi symboliques à Johannesburg et à Tshwane, la métropole qui englobe la capitale Pretoria.
Un tiers des bulletins doivent encore être dépouillés dans ces villes, mais l'ANC y subit déjà un fort recul, devancé de deux points par la DA à Tshwane et au coude à coude à Johannesburg, deux municipalités qu'elle gouvernait avec la majorité absolue jusqu'à présent.
L'ANC recule de 7 points au niveau national
Le principal parti d'opposition va également conserver, avec une majorité renforcée et plus de deux tiers des voix, la ville du Cap qu'elle détient depuis 2006.
Alors que 92% des bulletins ont été dépouillés sur l'ensemble du pays, l'ANC demeure tout de même le premier parti au niveau national avec 54,3% des voix mais recule de 7 points par rapport aux élections de 2011. Avec 26,3% des voix, la DA est en deuxième position en progression de deux points.
afp/ptur
Le parti de gauche radicale EFF progresse
Un troisième parti, les Combattants pour la liberté économique (EFF) pourrait jouer le rôle de faiseur de roi grâce à son score de 5%.
Ce parti de gauche radicale créé en 2013 par le leader populiste Julius Malema, un exclu de l'ANC, participe à ses premières élections et devrait également être courtisé pour des alliances à Johannesburg et Tshwane où il dépasse pour l'heure les 10%.
Le président risque d'en sortir fragilisé
Ce recul dans les urnes risque de fragiliser un peu plus la position du président Jacob Zuma, dont le deuxième mandat entamé en mai 2014 est marqué par des scandales et par un contexte économique difficile.
Contraint par la justice à rembourser d'ici mi-septembre 500'000 dollars d'argent public utilisés pour rénover sa résidence privée, il risque aussi la réouverture prochaine de poursuites pour corruption dans une affaire de contrat d'armement.
Et il ne peut même pas s'appuyer sur la croissance - 0% prévu par la banque centrale cette année - pour tenir ses promesses de faire baisser un chômage record (26,7%) et de réduire les inégalités.