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Le parti au pouvoir en Turquie étend la purge jusque dans ses rangs

Une circulaire de l'AKP diffusée vendredi "ordonne l'urgent nettoyage de l'organisation du parti", afin d'en éliminer ceux qui sont liés à l'organisation terroriste Fethullah". [Keystone - AP Photo/Burhan Ozbilici]
Une circulaire de l'AKP diffusée vendredi "ordonne l'urgent nettoyage de l'organisation du parti", afin d'en éliminer ceux qui sont liés à l'organisation terroriste Fethullah". - [Keystone - AP Photo/Burhan Ozbilici]
Après la tentative de putsch, le parti du président turc Recep Tayyip Erdogan a étendu vendredi jusque dans ses propres rangs la purge des sympathisants du prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen.

Le parti de la Justice et du développement (AKP) a ordonné que ses rangs soient "nettoyés" des sympathisants du prédicateur Fethullah Gülen accusé d'être derrière le coup d'Etat depuis son exil en Pennsylvanie, a annoncé l'agence progouvernementale Anatolie.

L'AKP va ainsi être touché par la traque implacable menée depuis le coup d'Etat raté du 15 juillet et qui s'est soldé par au moins 60'000 limogeages, arrestations et gardes à vue - surtout dans l'armée, la justice, la presse et l'éducation.

"Le sommet de l'iceberg"

Signée par le numéro deux du parti, Hayati Yazici, une circulaire de l'AKP "ordonne l'urgent nettoyage de l'organisation du parti", afin d'en éliminer ceux qui sont liés à l'organisation terroriste Fethullah".

Cette appellation a été forgée par Ankara pour désigner les "gülénistes", accusés d'avoir noyauté les institutions et la société turques en créant un "Etat parallèle".

La purge en cours n'a encore touché que "le sommet de l'iceberg", avait averti jeudi soir le président Erdogan.

afp/ptur

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Washington ne confirmait pas la visite en Turquie de John Kerry

Le président Erdogan a reproché amèrement aux Occidentaux de ne pas l'avoir soutenu après le putsch raté et de ne pas être venus le voir. C'est le secrétaire d'Etat américain John Kerry qui pourrait être le premier haut responsable occidental à venir en Turquie selon Ankara.

Le chef de la diplomatie turque a annoncé que John Kerry viendrait le 24 août. Le président Erdogan a quant à lui évoqué la date du 21, tandis que Washington n'a pas confirmé un tel déplacement.

Cette visite, si elle a lieu, interviendra alors que les relations entre la Turquie et les Etats-Unis sont sérieusement ébranlées par la demande turque d'extradition de Gülen. Les plus hauts responsables turcs l'ont déjà réclamée maintes fois à Washington mais le gouvernement américain a répété jeudi que cette procédure juridique prenait du temps.

Ankara a émis un mandat d'arrêt à l'encontre de Fethullah Gülen

Fethullah Gülen a vivement réagi vendredi à l'annonce que la Turquie venait de lancer contre lui un mandat d'arrêt dans la perspective d'une demande officielle d'extradition auprès des Etats-Unis.

"Le système judiciaire turc n'est pas indépendant, donc ce mandat d'arrêt est encore un exemple de la tendance du président Erdogan à l'autoritarisme et aux écarts vis à vis de la démocratie", a-t-il dit dans un communiqué. Fethullah Gülen a rappelé avoir "condamné à plusieurs reprises la tentative de coup d'Etat" et nié "toute implication".