Modifié

Ces candidats à la présidence dans l'ombre du duel Trump-Clinton

Gary Johnson, président du parti libertarien américain. [Reuters - Patrick T. Fallon]
Les autres candidats américains à la Maison-Blanche / Tout un monde / 8 min. / le 10 août 2016
Si le duel entre Donald Trump et Hillary Clinton occupe le devant de la scène, d'autres candidats se sont lancés dans la course à la présidence américaine et rencontrent un écho plus important qu'auparavant.

L'écologiste Jill Stein, le libertarien Gary Johnson et tout récemment un candidat au sein même du parti républicain, Evan McMullin, vont tenter de se faire entendre lors de la présidentielle américaine, analyse l'émission Tout un monde mercredi

>> Lire aussi : Un dissident républicain se lance dans la course à la Maison Blanche

Jill Stein, qui recevait à peine plus de 0,3% des suffrages  en 2012, est créditée de plus de 5% des intentions de votes aujourd'hui, alors que Gary Johnson se situe à plus de 10% dans les sondages.

Un libertarien outsider

Et c'est le libertarien, qui prône une intervention de l'Etat réduite au minimum, qui s'affirme comme le plus sérieux outsider. Cet ancien gouverneur du Nouveau Mexique espère franchir la barre des 15%, nécessaires pour participer au premier débat télévisé de la campagne fin septembre.

Si Johnson capitalise sur le rejet de Trump dans une bonne partie du camp républicain, l'écologiste Jill Stein pourrait de son côté menacer une partie des voix d'Hillary Clinton. Cette médecin de Boston, ancienne démocrate, est sur une ligne plutôt à gauche de la gauche. Elle séduit bon nombre de jeunes déçus du ralliement de Bernie Sanders au camp Clinton.

Des candidats spoilers, en français des gâcheurs, qui vont faire basculer éventuellement l'élection dans un Etat Vincent Michelot, professeur d'histoire politique des Etats-Unis à Sciences-Po Lyon

"Aucun des deux n'a quelque chance que ce soit d'être élu président des Etats-Unis. Aucun candidat d'un tiers parti n'a jamais emporté une élection présidentielle au XXe ou au XXIe siècle", analyse Vincent Michelot, professeur d'histoire politique des Etats-Unis à Sciences-Po Lyon. Ces candidats sont des "spoilers, en français des gâcheurs, qui vont faire basculer éventuellement l'élection dans un Etat ou quelques Etats".

Et l'expert de rappeler que "Ralph Nader, le candidat des Verts en 2000, avait fait pencher la balance dans l'Etat de la Floride, qui lui-même avait décidé de l'élection présidentielle". Au final, il avait manqué 537 voix au candidat démocrate Al Gore pour remporter l'Etat (et l'élection) face à George W.Bush.

Séverine Ambrus/cab

Publié Modifié

Un vent contestataire

Ces votes contestataires sont symptomatiques dans la vie politique américaine, alors que Donald Trump et Hillary Clinton, battent des records d'impopularité.

L'émergence ces dernières années du Tea Party, à droite, et d'Occupy Wall Street, à gauche, annonçaient déjà cet éloignement d'une partie de l'électorat des deux grands partis.

La candidature de Trump lui-même, qui aime à jouer les outisders, traduit aussi ce rejet des élites politiques traditionnelles.