Artem Sytnyk, qui dirige la nouvelle agence anticorruption de l'Ukraine, a confirmé lundi la présence du nom de Paul Manafort sur la "liste noire" du parti de l'ancien président ukrainien Victor Ianoukovitch. Le lien avec le parti prorusse en Ukraine entre 2007 et 2012 avait été révélé par le New York Times.
"Le montant financier affecté pour paiement à cette personne à partir du 20 novembre 2007 dépasse au total 12 millions de dollars", a-t-il déclaré dans une conférence de presse à Kiev.
Autres signatures
Mais, a-t-il poursuivi, "la présence du nom de Manafort sur cette liste n'implique pas qu'il ait effectivement reçu cet argent, vu que d'autres signatures ont figuré sous son nom et que la raison de débloquer ces sommes n'est pas mentionnée. Pour l'heure, l'enquête se poursuit".
Aucune poursuite n'a encore été engagée à l'encontre du directeur de campagne. Selon des rumeurs, il a été l'un des proches conseillers de Victor Ianoukovitch. L'intéressé dément formellement (lire ci-dessous).
ats/sbad
Démenti catégorique
Le stratège républicain depuis les années 1970 a été recruté pour mettre la campagne de Donald Trump en ordre de marche vers la Maison Blanche. Le lobbyiste patenté a catégoriquement démenti ces accusations, les qualifiant d'"infondées et stupides".
Il a réfuté avoir touché un seul versement clandestin dans sa carrière et a affirmé n'avoir jamais travaillé pour les gouvernements russe ou ukrainien. Il a toutefois admis que sa société avait oeuvré en Ukraine jusqu'aux élections parlementaires d'octobre 2014.
Il est connu que Paul Manafort, communiquant aux clients multiples, cultive des liens solides avec le "monde russe" cher à Vladimir Poutine, après avoir conseillé en Afrique des régimes pas toujours fréquentables.
"Révéler tous les liens"
La candidate démocrate Hillary Clinton a elle qualifié de "troublantes" les révélations du journal. "Donald Trump a le devoir de révéler les liens qui existent entre son directeur de campagne Paul Manafort et tous ses autres employés de campagne et les entités russes ou pro-Kremlin", a insisté lundi Hillary Clinton.
Par ailleurs, le président américain Barack Obama a appelé lundi les démocrates à ne pas pécher par excès de confiance à l'approche de la présidentielle de novembre, en dépit de l'avance d'Hillary Clinton dans les sondages. Il s'est dit en outre las de parler de Donald Trump.