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L'ONU met en garde contre une catastrophe sans précédent à Alep

Des civils marchent dans les rues d'Alep à la recherche d'essence et eau (photo datant de février 2016). [Keystone - Alexander Kots]
Des civils marchent dans les rues d'Alep à la recherche d'essence et eau (photo datant de février 2016). - [Keystone - Alexander Kots]
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a prévenu mardi d'une "catastrophe humanitaire" sans précédent à Alep en Syrie. Il a appelé les Etats-Unis et la Russie à convenir d'un cessez-le-feu.

Les combats entre forces progouvernementales et rebelles, qui divisent la ville depuis 2012, se sont intensifiés dans les dernières semaines. Des centaines de personnes sont mortes et de nombreux civils sont privés d'eau, d'électricité et de denrées de base.

"Nous risquons de voir à Alep une catastrophe humanitaire sans précédent à l'issue de plus de cinq années de massacres et de souffrances dans le conflit syrien", a affirmé Ban Ki-moon au Conseil de sécurité de l'ONU dans son dernier rapport mensuel sur l'accès de l'aide humanitaire.

Attaques "indiscriminées"

L'est d'Alep est l'un des bastions des rebelles syriens tandis que l'ouest de la ville est tenu par les forces du régime de Bachar al-Assad, des forces soutenues par des milices chiites des pays voisins ainsi que par des frappes aériennes russes.

"Le combat pour les territoires et les ressources est mené par le biais d'attaques indiscriminées sur des zones résidentielles, et fait notamment usage de bombes barils, tuant des centaines de civils dont des dizaines d'enfants", poursuit ce rapport.

"Toutes les parties du conflit échouent à respecter leur obligation de protéger les civils", ajoute-t-il. Il réitère son appel à une trêve d'au moins 48 heures pour des livraisons humanitaires, ainsi qu'à la conclusion rapide d'un cessez-le-feu par Moscou et Washington.

Discussions par téléphone

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d'Etat américain John Kerry se sont entretenus mardi par téléphone à ce sujet, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères.

La Russie a utilisé mardi une base iranienne pour lancer des bombardements contre le groupe Etat islamique (EI) et des rebelles en Syrie. Le ministère russe de la Défense a précisé que les opérations prenaient soin d'épargner les civils.

>> Lire aussi : Des avions russes frappent en Syrie depuis l'Iran pour la première fois

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) fait état pour sa part de dizaines de morts dans de nombreux raids aériens dans et autour de la ville, devenue le principal enjeu du conflit.

Le 9 août dernier, les Nations unies avaient déjà réclamé un cessez-le-feu à Alep. L'organisation estime que deux millions d'habitants de la grande ville du nord de la Syrie sont exposés à des difficultés supplémentaires depuis le regain des combats alors qu'ils vivent déjà dans des conditions très précaires.

ats/tmun

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