"Je comprends les maires qui, dans ce moment de tension, ont le réflexe de chercher des solutions, d'éviter des troubles à l'ordre public", déclare Manuel Valls dans un entretien publié mercredi par le quotidien La Provence. "Je soutiens donc ceux qui ont pris des arrêtés, s'ils sont motivés par la volonté d'encourager le vivre ensemble, sans arrière-pensée politique", ajoute-t-il.
Projet politique
"Les plages, comme tout espace public, doivent être préservées des revendications religieuses", souligne Manuel Valls. Or le burkini "est la traduction d'un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l'asservissement de la femme", déclare-t-il.
Jusqu'ici, quatre mairies ont pris des arrêtés anti-burkini, soit Cannes et Villeneuve-Loubet, sur la Côte d'Azur, d Sisco, en Corse, et Le Touquet, sur la côte normande. Leucate, sur la Méditerranée, a annoncé mardi qu'elle allait faire de même.
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ats/pym
"Mesure dangereuse"
En Italie, le ministre de l'intérieur Angelino Alfano s'est montré plutôt sceptique sur les vertus du "modèle français", dans un entretien au Corriere della Sera.
Le ministre italien juge inapproriée, voire dangereuse, toute mesure d'interdiction du port du burkini. Les autorités d'un pays ont "la responsabilité de garantir la sécurité" sans toutefois tomber dans "une provocation potentielle qui puisse attirer des attentats", a-t-il ainsi expliqué.