"Le CICR dialogue toujours avec tous les acteurs armés. La question est de savoir s'ils parlent avec nous. En ce moment par exemple il est difficile de communiquer avec les représentants ou certains acteurs affiliés à l'Etat islamique", précise Peter Maurer dans le Journal du matin sur La Première.
Un tel obstacle n'est pas sans conséquence pour l'action humanitaire dans les zones de conflit. "Il y a des points blancs sur notre carte, des zones où on n'a pas d'accès, pas d'influence", note-t-il. Et d'évoquer les différents stratagèmes de l'organisation pour calmer le jeu en passant par des intermédiaires connus, des chefs de tribu dans les pays voisins, etc.
"Accès compliqués" à Alep
Alors que les mises en garde pleuvent ces derniers mois sur la situation des civils à Alep, la seconde ville de Syrie et ancienne capitale économique du pays, le président du CICR rappelle que son organisation reste présente et active sur place. "Depuis fin avril-début mai, on n'a plus pu entrer dans les régions contrôlées par l'opposition armée", souligne-t-il, regrettant la radicalisation de certains acteurs alors que les grandes puissances ont, selon lui, retrouvé un fil de discussion.
Il est désespérant de voir que malgré les morts cette diplomatie n'avance pas vraiment
Pour Peter Maurer, les limites auxquelles se heurtent les acteurs humanitaires rendent d'autant plus incontournable une solution politique. "Tous les conflits se règlent par des conférences, par processus diplomatiques", observe-t-il. "Il est désespérant de voir que malgré l'accentuation de la crise, les déplacements de millions de gens, la mort de centaines de milliers de personnes, cette diplomatie n'avance pas".
Et d'insister sur la nécessité de s'asseoir autour de la table pour permettre aux humanitaires de travailler mieux dans ce conflit grâce à la déradicalisation dans l'utilisation de la force et au respect des droits.
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jgal
Opérations humanitaires de l'ONU en Syrie suspendues
L'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé jeudi la suspension du groupe de travail sur l'aide humanitaire en Syrie. Il a expliqué qu'aucun convoi n'avait pu atteindre les zones assiégées depuis le début du mois.
Staffan de Mistura a par ailleurs indiqué que la réunion du groupe de travail sur la cessation des hostilités prévue plus tard dans la journée aurait pour principal objectif de parvenir à un cessez-le-feu de 48 heures à Alep, où rebelles et forces pro-gouvernementales se livrent des combats acharnés.