"Parfois, dans le feu de l'action dans un débat, ou en s'exprimant sur de multiples sujets, on ne choisit pas les bons mots ou on dit la mauvaise chose", a déclaré le candidat républicain à la présidence américaine lors d'un meeting à Charlotte, en Caroline du Nord. "Cela m'est arrivé", a-t-il poursuivi, faisant alors rire et applaudir ses partisans.
"Et vous n'êtes pas obligés de me croire, mais je le regrette", a ensuite admis Donald Trump de façon inédite. "Je le regrette, en particulier lorsque cela a pu blesser des gens personnellement", a-t-il dit, avant d'assurer toutefois à ses partisans: "Je vous dirai toujours la vérité".
Inflexion dans la campagne
La déclaration de jeudi était lue depuis un prompteur lors d'un rassemblement sans remous et inhabituellement apaisé. Elle marque une inflexion dans le style de campagne du candidat républicain à la Maison Blanche alors que l'homme d'affaires avait ces derniers jours émis le désir inverse de retourner au verbe explosif qui avait fait son succès lors des primaires.
D'autant qu'il a remanié son équipe dans un sens décapant, mercredi. Il a marginalisé le consultant chevronné qui gérait sa campagne depuis juin, Paul Manafort, qui reste toutefois formellement le "président" de l'organisation.
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Message pour la Louisiane
Donald Trump a également commencé son intervention par un message aux habitants de la Louisiane, Etat frappé par des inondations historiques, déclarant solennellement: "Nous sommes un même pays, un même peuple, et ensemble, nous avons un grand avenir devant nous".
Tout en gardant intact le fond de son discours - mur avec le Mexique, verrou migratoire, protectionnisme commercial -, le républicain s'est présenté comme un agent du changement, par rapport à sa rivale démocrate Hillary Clinton, incarnation selon lui de l'establishment et protectrice des riches et des puissants.
ats/tmun
Réactions au changement de ton
Chez les démocrates, on ironisait sur ce nouveau positionnement plus tolérant et consensuel. "Les excuses de ce soir ne resteront qu'une phrase bien écrite tant qu'il ne nous dira pas laquelle de ses nombreuses déclarations insultantes et brutales il regrette", a estimé une porte-parole d'Hillary Clinton, Christina Reynolds.
Mais l'apparition de ce "nouveau" Trump, discipliné et sérieux, a soulagé certains de ses partisans. "J'ai beaucoup aimé son ton", s'est réjouie Annette Fitch, présente dans la salle. "J'espérais qu'il le fasse, c'était vraiment ce qui m'embêtait".