Ce procès est historique à plusieurs titres: il est le premier pour destruction de patrimoine culturel, le premier pour un djihadiste présumé, le premier lié au conflit malien et le premier où un accusé a reconnu sa culpabilité.
Présenté comme un "homme intelligent, raisonnable, un intellectuel", ce dernier a plaidé coupable alors qu'ont été diffusées à l'audience des images le montrant en train de détruire à l'aide d'une pioche de célèbres mausolées de Tombouctou.
"Je me tiens devant vous dans cette enceinte plein de remords et de regrets", a-t-il ajouté, demandant à ses compatriotes de le considérer comme "un fils ayant égaré son chemin".
Destruction de neuf mausolées
L'accusé touareg, transféré par le Niger à la fin de l'année 2015, est accusé d'avoir "dirigé intentionnellement des attaques" contre neuf des mausolées de Tombouctou et contre la porte de la mosquée Sidi Yahia entre le 30 juin et le 11 juillet 2012.
Les experts disent espérer que ce procès - qui devrait durer environ une semaine - enverra un "message fort" contre le pillage et la destruction de patrimoine culturel à travers le monde.
Neuf à onze ans de prison
L'accusation va demander une peine comprise entre neuf et onze ans de détention, a affirmé un membre du bureau du procureur. L'accusé s'est engagé à ne pas faire appel si la condamnation rentre "dans cette échelle", a précisé un de ses avocats.
agences/hend/olhor
Des mausolées de saints protecteurs
Les mausolées de saints musulmans de Tombouctou, perçus par la population comme des protecteurs contre les dangers dans cette ville légendaire du nord du Mali, ont été en grande partie détruits à coups de pioche, houe et burin par des djihadistes en 2012 et reconstruits à l'identique grâce à l'Unesco.
Certains tombeaux sont en ville ou dans des cimetières, d'autres dans des mosquées. Tombouctou en compte trois grandes historiques: Djingareyber, Sankoré et Sidi Yahia.
Actuellement, on dénombre au total 22 mausolées intacts à Tombouctou, dont 16 inscrits sur la liste du patrimoine de l'Unesco, mais parmi ces derniers, certains "ont disparu du fait de l'ensablement", précise M. Ben Essayouti.