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L'Europe n'est "pas finie" après le Brexit, selon Matteo Renzi

Angela Merkel, François Hollande et Matteo Renzi (de g. à d.) lors d'une rencontre à Berlin en juin 2016. [Keystone - Markus Schreiber]
Sommet entre l'Italie, l'Allemagne et la France pour évoquer l'avenir de l'Europe / Le 12h30 / 1 min. / le 22 août 2016
Matteo Renzi, Angela Merkel et François Hollande se sont retrouvés lundi en Méditerranée afin de relancer une Europe en pleine crise d'identité. L'Europe n'est "pas finie", a affirmé le chef du gouvernement italien.

L'Europe n'est "pas finie" après le Brexit, a affirmé lundi le chef du gouvernement italien Matteo Renzi lors d'une conférence de presse sur le porte-aéronefs Garibaldi, au large de l'île italienne de Ventotene, aux côtés d'Angela Merkel et de François Hollande.

"Beaucoup pensaient après le Brexit que l'Europe était finie. Ce n'est pas le cas", a-t-il déclaré, peu avant un dîner de travail où il devait retrouver la chancelière allemande et le président français.

Choc

Les trois dirigeants cherchent les moyens de relancer l'Union européenne après le choc du résultat du référendum du 23 juin en faveur de la sortie des Britanniques de l'UE. "Le risque en Europe aujourd'hui, c'est la fragmentation, la division", a indiqué de son côté François Hollande.

Le Brexit et ses conséquences sur l'avenir de l'UE ont très vite rassemblé les dirigeants français, italien et allemand. Lors d'un précédent mini-sommet à Berlin le 27 juin, ils avaient ainsi appelé à une "nouvelle impulsion" pour l'Europe.

Crise migratoire en discussion

Leurs retrouvailles lundi en Méditerranée interviennent trois semaines avant un sommet européen extraordinaire prévu le 16 septembre à Bratislava et convoqué après le coup du tonnerre du Brexit.

Angela Merkel a elle précisé que la crise migratoire à laquelle fait face l'Union européenne et l'Allemagne en particulier serait l'un des sujets de ce dîner de travail.

Les trois dirigeants s'étaient auparavant recueillis sur la tombe d'Altiero Spinelli, auteur d'un plaidoyer fédéraliste, sur l'île voisine de Ventotene. Matteo Renzi a plusieurs fois fait référence aux écrits de celui considéré comme une grands inspirateurs du projet européen, que Benito Mussolini avait emprisonné en 1941 sur cette petite île, entre Rome et Naples.

Echéances électorales

Matteo Renzi veut surtout convaincre ses collègues, à commencer par la chancelière allemande, d'en finir avec une Europe "comptable" dans laquelle les populistes ne cessent de gagner du terrain.

Ainsi, le chef du gouvernement italien ne cesse de dénoncer l'austérité et l'équilibre des comptes publics comme seul horizon en Europe. La dirigeante allemande se montre en revanche beaucoup plus circonspecte face à ces projets, et d'une manière générale, devant toute réponse "fédéraliste" à la crise ouverte par le Brexit.

Parmi les observateurs, beaucoup redoutent que le statu quo ne prédomine en raison des diverses échéances électorales approchantes. En effet, des élections législatives sont prévues l'année prochaine en Allemagne tandis que la France entre également en période électorale en vue de la présidentielle de 2017.

>> Interview de Jean-Pierre Darnis, directeur du programme sécurité à l’Institut des Affaires Internationales de Rome. :

L'île italienne de Ventotene. [AGF/Photononstop/AFP - Guido Alberto Rossi]AGF/Photononstop/AFP - Guido Alberto Rossi
Réunion Merkel-Hollande-Renzi à Rome pour relancer l'Europe après le Brexit / Tout un monde / 6 min. / le 22 août 2016

ats/jop/olhor

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