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Le Labour britannique élit son leader dans un climat délétère

Jeremy Corbyn (à gauche) et Owen Smith se sont affrontés lors d'un premier débat pour la direction du Parti travailliste. [Keystone - NEIL MUNNS]
Le parti travailliste britannique élit son leader / Le 12h30 / 1 min. / le 22 août 2016
A partir de lundi, le Parti travailliste britannique (Labour) a un mois pour élire son chef de file, dans un contexte de crise profonde depuis le vote du Brexit en juin dernier.

Avec l'ouverture du vote par correspondance lundi, les militants du principal parti d'opposition britannique ont désormais jusqu'au 21 septembre pour définir qui du sortant Jeremy Corbyn ou du député gallois Owen Smith sera leur futur leader.

Ce scrutin se déroule dans une atmosphère délétère qui menace jusqu'à l'existence même de ce parti fondé en 1900. Les débats entre les deux candidats se sont déroulés dans une ambiance tendue et plusieurs députés ont dit avoir reçu des courriers d'insultes et d'intimidation.

Le candidat des militants face à celui des députés

Jeremy Corbyn, élu en septembre 2015 avec 59,5% des suffrages des militants, reste favori pour sa propre succession face à l'ancien journaliste de la BBC.

Mais si le candidat sortant conserve la confiance des syndicats et des militants, il doit faire face à l'hostilité de plus des trois quarts des députés du parti. "S'il l'emporte, je ne vois pas d'autre alternative qu'une scission du parti", estime Tim Bale, professeur de sciences politiques à la Queen Mary University.

ats/jop

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Un parti en mal d'identité

Fondé en 1900 par les syndicats, le Parti travailliste a évolué vers une idéologie centriste entre 1997 et 2010 sous la direction de Tony Blair. Depuis que les conservateurs sont revenus au pouvoir en 2010, le parti cherche son identité, entre cette ligne centriste et une tendance plus à gauche défendue notamment par Jeremy Corbyn.

Owen Smith, ancien lobbyiste de 46 ans, se place lui-même à gauche du parti. Il promet une "révolution socialiste" qu'il veut "pragmatique".

Deux courants irréconciliables

Si le climat au sein du Labour est de fait devenu nauséabond, c'est surtout parce que deux forces en apparence irréconciliables s'affrontent. D'un côté, les parlementaires qui n'ont jamais cru que le gauchiste radical puisse remporter des élections, objectif de toute formation politique.

De l'autre, les militants et les syndicats qui estiment qu'il est seul à même de mener une vraie politique de gauche et de reconquérir le nord de l'Angleterre, fief traditionnel des travaillistes.