"Jarablos est complètement libérée", a affirmé Ahmad Othmane, commandant d'un groupe rebelle ayant pris part à l'offensive pour s'emparer de cette localité située dans le nord syrien, à la frontière turque.
Un porte-parole d'un autre groupe rebelle a affirmé que les djihadistes de l'EI s'étaient retirés en direction de la ville d'Al-Bab, au sud-ouest de Jarablos.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG qui s'appuie sur un vaste réseau de sources à travers le pays en guerre, a affirmé que Jarablos était tombée car il y a eu "très peu de résistance" de la part des djihadistes.
Opération "Bouclier de l'Euphrate"
L'armée turque, soutenue par les forces de la coalition internationale antidjihadiste, a lancé une opération sans précédent mercredi matin en Syrie où elle a envoyé ses chars et ses avions de combat chasser l'EI et les milices kurdes.
L'objectif de l'offensive baptisée "Bouclier de l'Euphrate" était de faire cesser les violences qui éclatent fréquemment à la frontière, a précisé le président Recep Tayyip Erdogan.
Plusieurs heures après le déclenchement de l'opération à l'aube, une dizaine de chars turcs sont entrés en Syrie. Des membres de l'Armée syrienne libre (ASL) qui se rassemblaient depuis plusieurs jours en Turquie avec le soutien d'Ankara ont également franchi la frontière dans le même secteur.
Bombes larguées à Jarablos
Auparavant, des F-16 turcs, appuyés par des avions de la coalition, ont largué des bombes sur des sites djihadistes à Jarablos, pour la première fois depuis la destruction en novembre 2015 par l'armée turque d'un avion de combat russe au-dessus de la frontière turco-syrienne, selon les télévisions.
La localité de 30'000 habitants était le dernier point de passage contrôlé par l'EI à la frontière. C'est la première fois depuis la création en juin 2014 de son "califat" que l'organisation djihadiste offre si peu de résistance face à une offensive visant à lui reprendre une région sous son contrôle.
agences/tmun
Damas condamne l'intervention turque en Syrie
L'intervention militaire de la Turquie en Syrie est une "violation flagrante" de la souverainté du pays, a dénoncé mercredi le ministère syrien des Affaires étrangères, quelques heures après le début d'une opération turque à la frontière.
Damas "condamne le franchissement de la frontière turco-syrienne par des chars et des blindés turcs en direction de la ville de Jarablos avec une couverture aérienne de la coalition menée par Washington, et considère qu'il s'agit d'une violation flagrante de sa souveraineté", selon le communiqué du ministère.
Washington, Berlin et Paris en soutien
L'Allemagne a apporté mercredi son soutien à l'offensive militaire de la Turquie, soulignant que la dimension anti-EI de l'opération turque était "à l'unisson des objectifs et intentions de la coalition".
Les Etats-Unis avaient auparavant déjà offert leur soutien à la Turquie, notamment sous la forme de partage de renseignements, de surveillance et de reconnaissance et de participation de conseillers militaires américains. En soirée, des appareils américains ont mené des frappes pour aider les rebelles syriens, soutenus par les forces turques.
De son côté, la France a salué "l'intensification des efforts" de la Turquie dans la lutte contre l'EI.
La Russie s'est elle dite "profondément préoccupée" par l'importante opération lancée dans la nuit par l'armée turque, s'inquiétant d'une possible aggravation des tensions avec les milices kurdes.