L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), organisation proche de l'opposition qui se base sur un large réseau de sources à travers la Syrie, a rapporté la mort d'au moins 40 civils dans des bombardements turcs, qui ont aussi fait plus de 70 blessés.
L'armée turque a pour sa part annoncé avoir tué "25 terroristes" en référence aux forces kurdes et pro-kurdes.
Neuf fiefs de l'EI repris
Les tirs d'artillerie et les frappes aériennes menés par la Turquie dans le cadre de l'opération "Bouclier de l'Euphrate" se concentrent sur la zone au sud de Jarablos, ex-fief du groupe Etat islamique (EI) proche de la frontière turque. Cette localité a été la première à tomber aux mains de rebelles soutenus par Ankara.
Selon les rebelles syriens soutenus par Ankara, au moins neuf villages et localités, dont Jarablos, ont été repris depuis mercredi à l'EI et aux forces pro-kurdes. D'après l'OSDH et les Kurdes, aussi bien Jeb el-Koussa et al-Amarné sont contrôlés non pas par les autonomistes mais par des combattants locaux alliés. D'après l'ONG, au moins quatre d'entre eux ont été tués dans les bombardements de dimanche.
Bilans divergents
Ces morts civiles sont, selon l'OSDH, les premières depuis le début mercredi de l'opération turque. Celle-ci vise à chasser l'EI de sa frontière et à stopper la progression des autonomistes kurdes, bête noire d'Ankara.
Le bilan donné par l'armée turque porte sur la mort, dans des frappes aériennes près de Jarablos, de "25 membres terroristes" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et du Parti de l'Union démocratique (PYD-principal parti kurde de Syrie).
Un porte-parole de l'administration semi-autonome instaurée par les Kurdes en Syrie depuis 2012 à la faveur de la guerre a donné un autre bilan, signalant 75 civils tués dans les deux villages. Dans un communiqué, les Kurdes ont accusé Ankara de "vouloir élargir son occupation pour parvenir à d'autres régions syriennes".
Mort d'un soldat turc
Samedi, des affrontements avaient éclaté pour la première fois entre des chars turcs et des combattants kurdes ou soutenus par ces derniers à al-Amarné. Ils ont provoqué la première mort, côté turc, d'un soldat qui a été tué dans une attaque à la roquette menée contre deux chars turcs par les YPG. L'homme a été enterré dimanche à Ganziantep, où le président turc Recep Tayyip Erdogan était en visite.
La Turquie considère le PYD et son aile militaire, les YPG (Unités de protection du peuple kurde), comme des organisations "terroristes", bien qu'elles soient épaulées en tant que forces combattant efficacement les djihadistes par les Etats-Unis, alliés d'Ankara.
ats/afp/boi/olhor
Cessez-le-feu humanitaire
Sur un autre front de la guerre en Syrie, qui devient de plus en plus complexe, l'ONU attendait toujours la décision des belligérants concernant un cessez-le-feu humanitaire de 48 heures. Celui-ci permettrait de venir en aide à la population assiégée d'Alep, deuxième ville du pays.
Cet appel a été lancé samedi par l'envoyé spécial de l'ONU, Staffan de Mistura. Il s'est exprimé au lendemain d'une réunion à Genève où les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et russe Sergueï Lavrov ont annoncé des progrès vers une cessation des combats en Syrie, mais avec de nombreuses modalités encore à définir.