"Ce 29 août, une nouvelle histoire commence pour la Colombie. Faisons taire les fusils. La guerre avec les FARC est terminée!", a tweeté à minuit le président Juan Manuel Santos.
"A partir de ce moment, débute le cessez-le-feu bilatéral et définitif", ont à leur tour lancé sur Twitter les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes), principale guérilla du pays, issue en 1964 d'une insurrection paysanne et comptant encore quelque 7500 hommes.
Quelques heures plus tôt, depuis La Havane, le chef suprême des Farc, Timoleon Jimenez, dit "Timochenko", avait déclaré: "J'ordonne à (...) chacun de nos combattants de cesser le feu et les hostilités de manière définitive contre l'Etat colombien".
Le président Santos, chef des armées, avait le premier jeudi ordonné aux troupes colombiennes de cesser le feu contre les FARC à partir de ce lundi à 00h00 (05h00 GMT).
Une première historique
C'est la première fois que la Colombie va connaître un tel silence des armes, même si les FARC observent depuis juillet 2015 une cessation unilatérale des hostilités, le gouvernement ayant de son côté suspendu ses bombardements aériens contre les rebelles.
Le plus ancien conflit des Amériques, qui au fil des décennies a impliqué guérillas d'extrême gauche, paramilitaires d'extrême droite et forces armées, sur fond de violence des narco-trafiquants, a fait au moins 260'000 morts, 45'000 disparus et 6,8 millions de déplacés.
afp/cab
Signature en septembre et référendum en octobre
Selon les accords, le cessez-le-feu bilatéral et définitif devait entrer en vigueur au plus tard le jour de leur signature, prévue entre le 20 et le 26 septembre.
Puis les Colombiens seront appelés à un référendum le 2 octobre. Pour l'emporter, le "oui" à la paix devra recueillir au moins 4,4 millions de voix (13% de l'électorat) et le "non" un score plus faible.
Paix pas encore totale
La paix ne sera pas pour autant complète en Colombie. Il reste au gouvernement à négocier avec l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), autre guérilla encore active avec quelque 1500 combattants.
Les parties ont annoncé le 30 mars leur volonté d'entamer des pourparlers. Mais aucune date n'a été fixée.
Dimanche, l'ELN a souhaité le "succès" aux Farc dans leur conversion en "organisation ou mouvement politique légal".