"Je viens pour vous regarder dans les yeux, messieurs les sénateurs, et dire que je n'ai commis aucun crime de responsabilité, je n'ai pas commis les crimes pour lesquels je suis jugée injustement et arbitrairement accusée", a déclaré la dirigeante de gauche.
Dilma Rousseff a fustigé "un coup d'Etat pour élire indirectement un gouvernement usurpateur" et rappelé qu'elle avait été élue par 54 millions de Brésiliens.
"Nous sommes à un pas d'une grave rupture institutionnelle, de la concrétisation d'un authentique coup d'Etat", a-t-elle lancé sur un ton combatif. L'ancienne guérillera torturée sous la dictature militaire visait en particulier son ex-vice-président Michel Temer (PMDB, centre droit), 75 ans, qui assure l'intérim depuis sa suspension le 12 mai.
Vote final mardi ou mercredi
A l'issue de son discours, Dilma Rousseff a accepté les questions des parlementaires, dont plus de la moitié sont soupçonnés de corruption ou visés par une enquête. Le face-à-face a duré plus de douze heures.
Pendant ce temps, des milliers de personnes ont manifesté en faveur de la présidente dans les rues de Brasilia, de Rio de Janeiro et de Sao Paulo, où la police a procédé à des tirs de gaz lacrymogène.
Le procès en destitution touche à sa fin mardi. Le vote final est attendu mardi ou mercredi. Un "oui" des deux tiers des sénateurs - 54 sur 81 - est requis pour prononcer la destitution.
afp/ebz/bri
Complot dénoncé
Depuis des mois, la première femme élue à la tête du Brésil en 2010 clame son innocence et dénonce un complot ourdi par le principal bénéficiaire de la manoeuvre : son ancien vice-président devenu rival, Michel Temer (PMDB, centre droit), 75 ans.
Michel Temer assure l'intérim depuis sa suspension le 12 mai par un vote de plus des deux tiers des sénateurs. Si Mme Rousseff est destituée, il assumera officiellement la présidence jusqu'à la fin de son mandat et les prochaines élections présidentielle et législatives fin 2018.
Si Dilma Rousseff est écartée du pouvoir, elle ne pourra plus occuper de fonctions publiques pendant huit ans. Si elle est innocentée, cette économiste dont la popularité stagne à 13% retrouvera son mandat.