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Discussions lancées pour parvenir à un cessez-le-feu national en Birmanie

Aung San Suu Kyi ouvre des pourparlers historiques
Aung San Suu Kyi ouvre des pourparlers historiques / L'actu en vidéo / 1 min. / le 31 août 2016
Près de 700 représentants des ethnies de Birmanie ont lancé mercredi dans la capitale Naypyidaw des pourparlers historiques, en présence du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Les discussions, qui doivent durer jusqu'au week-end, constituent le premier round de pourparlers dont le but est de parvenir à un cessez-le-feu national.

"Un accord sur un cessez-le-feu national est la première étape vers la paix, mais aussi vers l'établissement d'un Etat fédéral attendu depuis longtemps", a précisé mercredi Aung San Suu Kyi, ministre des Affaires étrangères, conseillère spéciale pour l'Etat et de facto cheffe du gouvernement.

Plus d'autonomie réclamée

La Birmanie compte 135 minorités ethniques. Et depuis que le pays a acquis en 1948 son indépendance face à l'Empire britannique, certaines d'entre elles ont pris les armes pour dénoncer un manque d'autonomie.

La fin des guérillas constitue l'une des priorités d'Aung San Suu Kyi, dont le parti a été soutenu en masse par les minorités lors des législatives de novembre 2015. Mais le prix Nobel de la paix sait que la tâche sera difficile. Plusieurs groupes importants, notamment les Kachins et les Shans, ont boudé l'événement.

agences/bri

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Ban Ki-moon défend les Rohingyas

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a fait le déplacement, a appelé mardi le gouvernement d'Aung San Suu Kyi à accorder la citoyenneté aux Rohingyas.

La minorité musulmane rohingya, forte de près d'un million de personnes, est considérée comme composée d'immigrés illégaux du Bangladesh voisin, même si certains sont en Birmanie depuis des générations.

Nombre d'entre eux vivent dans des camps dans l'ouest du pays, depuis des violences intercommunautaires meurtrières en 2012.

Les "Panglong du XXIe siècle"

Les pourparlers de paix ont été baptisés "Panglong du XXIe siècle". Le nom fait référence à un accord historique jetant les bases d'un système fédéral qu'avaient signé les principales rébellions. Il avait été initié en 1947 par le général Aung San, le père d'Aung San Suu Kyi et héros de l'indépendance birmane vis-à-vis de la puissance coloniale britannique.

Mais l'entrée dans l'indépendance a été suivi d'années de luttes intestines entre factions politiques, jusqu'à ce que, en 1962, le général Ne Win prenne le pouvoir par un coup d'Etat.

En 2015, le gouvernement chargé par les militaires d'assurer la transition post-junte a réussi à arracher un fragile accord de paix à huit groupes rebelles.

Fort de ce contexte, Aung San Suu Kyi a déjà annoncé que des rencontres auraient lieu tous les six mois.