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Percée des populistes de l'AfD dans le Land d'Angela Merkel

Le parti anti-migrants allemand AfD fait une entrée fracassante au Parlement régional de  Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. [key - AP Photo/Michael Sohn]
Angela Merkel devancée par les populistes de l'AfD dans son Land / Forum / 12 min. / le 4 septembre 2016
Un an après la décision d'Angela Merkel d'ouvrir l'Allemagne aux réfugiés, le parti populiste anti-migrants AfD a remporté un succès électoral important dans une région de l'ex-RDA communiste.

Si les sociaux-démocrates du SPD arrivent en tête dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale avec environ 30% des voix, soit cinq points de moins qu'en 2011, c'est avant tout l'AfD qui a le coeur à la fête.

Avec environ 22%, selon des résultats préliminaires dimanche, ce parti né en 2013 devance nettement la CDU d'Angela Merkel, pourtant élue de la région. La CDU se classe troisième avec un peu plus de 19% des voix.

Position renforcée sur le plan national

La problématique de l'intégration du million de demandeurs d'asile arrivés l'an dernier en Allemagne a monopolisé la campagne électorale. Selon un sondage de la chaîne ZDF, un électeur sur deux a jugé ce thème crucial.

Trois ans après sa création, l'AfD renforce sa position sur la scène nationale: le parti est désormais représenté dans 9 des 16 Länder avec ses succès électoraux dans trois régions au printemps, dont son record de 24% en Saxe-Anhalt (est). Le scrutin de dimanche, avec celui de Berlin le 18 septembre, fait figure de répétition générale à un an des législatives.

>> Les précisions d'Anne Maillet à Berlin :

Angela Merkel mise en danger par les populistes de l’AFD selon les sondages: les précisions d’Anne Maillet, à Berlin
Angela Merkel mise en danger par les populistes de l’AFD selon les sondages: les précisions d’Anne Maillet, à Berlin / 19h30 / 1 min. / le 4 septembre 2016

afp/lan/tmun

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L'AfD crédité de 12% d'intentions de vote au niveau national

Créé en 2013 initialement contre les plans de renflouement financier dans la zone euro, l'AfD s'est mué en un parti anti-immigration incarnant une ligne opposée à celle défendue par Merkel.

En mars dernier, il a engrangé le fruit de ses prises de position aux régionales dans les länder du Bade-Wurtemberg, de Rhénanie-Palatinat et surtout en Saxe-Anhalt où, avec plus de 24% des voix, il est devenu la deuxième force politique régionale, talonnant la CDU.

Dans les sondages nationaux, l'AfD est crédité de 12% des intentions de vote, ce qui en fait la troisième force politique et lui permettrait, surtout, d'accéder pour la première fois au Bundestag, le parlement fédéral.

"La bonne chose à faire"

Dans une interview accordée samedi au quotidien Bild, Angela Merkel a défendu sa décision prise le 4 septembre 2015 d'ouvrir les frontières de l'Allemagne aux dizaines de milliers de réfugiés qui étaient bloqués en Hongrie, pays de première arrivée dans l'espace européen.

La chancelière a ajouté que l'effort financier qui a accompagné l'arrivée d'un million de migrants en provenance notamment de Syrie, d'Irak et d'Afrique du Nord n'a privé aucun Allemand des prestations ou allocations sociales.

Angela Merkel juge qui si c'était à refaire, elle le referait. "Il est absolument évident qu'une année comme l'an dernier ne peut pas être reproduite(...) Mais assumer cette responsabilité humanitaire et continuer à le faire était la bonne chose à faire", a-t-elle affirmé.