Selon les chiffres publiés dimanche par la police, 1011 personnes ont été tuées par la police, et 1391 autres morts "font l'objet d'enquêtes", ce qui laisse penser que ces criminels présumés auraient été victimes de justiciers privés, de milices ou de règlements de compte.
Décès mystérieux
Rodrigo Duterte, qui a été élu en mai avec une large majorité, avait promis de mettre fin à la criminalité et de tuer des dizaines de milliers de criminels.
Depuis, la police a annoncé chaque jour avoir tué plusieurs trafiquants de drogue, affirmant à chaque fois agir en légitime défense. Mais de nombreux autres ont été tués par des hommes armés mystérieux, ou ont été retrouvés morts avec une pancarte en carton disant qu'il s'agissait de trafiquants de drogue.
La police estime que ces crimes pourraient être le fait de mafias qui éliminent certains de leurs membres pour les faire taire.
Inquiétudes sur les droits de l'homme
Les Nations unies et les organisations de défense des droits de l'homme ont condamné ces exécutions extra-judiciaires, certains estimant que les nombreux morts ne sont pas forcément tous des trafiquants ou des criminels. Mais Rodrigo Duterte a refusé de tenir compte de ces critiques et poursuit sa campagne, qui prévoit notamment que la police fasse du porte à porte pour fouiller les maisons.
A la suite d'un attentat vendredi qui a fait 14 morts dans sa ville de Davao, le président a en outre déclaré un "état de non-droit" qui va notamment donner des pouvoirs accrus à l'armée.
afp/boi