L'ex-cheffe d'Etat estime qu'elle est victime d'un coup d'Etat parlementaire similaire à celui subi par le président Manuel Zelaya au Honduras ou contre Fernando Lugo au Paraguay: "C'est le même type de putsch. L'Amérique latine a vécu des dictatures militaires contre des régimes de gauche élus", explique-t-elle.
Dilma Rousseff aime comparer la démocratie à un arbre: "Un coup d'Etat militaire est comme une hache qui ne coupe pas seulement les branches - c'est-à-dire le gouvernement - mais qui coupe aussi le tronc de l'arbre, soit la démocratie (...) Ce qui s'est passé avec moi - mais aussi les tentatives infructueuses qui se sont passées avec le président Evo Morales en Bolivie et Rafael Correa en Equateur - ce n'est pas une attaque à la hache. Ce serait plutôt comme une attaque de champignons et de parasites qui s'approprient une institution. C'est ainsi que se réalise ce coup d'Etat parlementaire".
Répression des manifestations
Face aux manifestations qui ont réuni des dizaines de milliers de personnes ces derniers jours, à Sao Paulo notamment, contre son successeur Michel Temer, Dilma Rousseff dit craindre une répression de la part du nouveau gouvernement: "Lorsqu'un pays se retrouve face à un putsch basé sur une fraude, sans crime de responsabilité, avec un gouvernement illégitime, putschiste et usurpateur - que se passe-t-il alors? La révolte des gens face à cette rupture démocratique s'exprime par des manifestations pacifiques. Mais, avec un coup d'Etat, la tendance est de réprimer ces manifestations", rapporte-t-elle.
Il y a un processus de répression qui va augmenter au Brésil, commis par une bande de putschistes qui ne supportent pas que leur vraie nature soit révélée aux yeux du Brésil et du monde entier
Et d'ajouter: "Je crois qu’il y a un processus de répression qui va augmenter au Brésil, commis par une bande de putschistes qui ne supportent pas que leur vraie nature soit révélée aux yeux du Brésil et du monde entier".
Propos recueillis par Anne Vigna/hend