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François Hollande livre un discours aux accents de meeting de campagne

François Hollande entretient le flou sur sa possible candidature aux présidentielles
François Hollande entretient le flou sur sa possible candidature aux présidentielles / 19h30 / 1 min. / le 8 septembre 2016
François Hollande a prononcé jeudi un discours combatif contre la droite, traduisant sa volonté d'être candidat en 2017 pour ne pas laisser "l'image de la France s'altérer lors des prochaines années".

Le président français a saisi l'occasion d'une intervention sur "la France face au terrorisme" pour approfondir sa vision du pays et attaquer l'opposition.

"Je ne laisserai pas l'image de la France, le rayonnement de la France, l'influence de la France s'altérer lors des prochains mois ou des prochaines années", a dit François Hollande devant le gouvernement de Manuel Valls et des centaines de personnes.

C'est la première fois que le président français, qui doit annoncer ses intentions à la fin de l'année, se projette ainsi aux responsabilités dans un avenir à moyen terme.

François Hollande juge que laïcité et islam sont compatibles

En réponse à la série d'attentats sur le sol français, François Hollande s'est posé en garant d'une "démocratie qui sera toujours plus forte que la barbarie qui lui a déclaré la guerre".

"Rien dans l'idée de laïcité ne s'oppose à la pratique de l'islam en France, pourvu qu'elle se conforme à la loi", a déclaré le chef de l'Etat français.

"Nous devons assurer la sécurité sans jamais renoncer à vivre comme nous le voulons, comme nous l'entendons", a-t-il insisté, en fustigeant les solutions prônées par la droite tels que l'enfermement des suspects, la remise en cause du droit du sol ou la suppression du regroupement familial.

"Tant que je suis président de la République, il n'y aura pas de législation de circonstance aussi inapplicable qu'inconstitutionnelle", a-t-il estimé.

Nombreuses piques destinées à la droite

Ce discours d'une heure était truffé de piques à l'adresse des candidats à la primaire de la droite, Nicolas Sarkozy en tête. A propos de ce dernier, menacé d'un procès en marge de l'affaire "Bygmalion", François Hollande a ironisé sur "la présomption d'innocence, bien commode à brandir quand il s'agit de plaider pour son propre compte".

Se plaçant aussi face à Alain Juppé, il a opposé son "idée de la France" à l'"identité heureuse" prônée par l'ancien Premier ministre, autre candidat à la primaire de droite. "La France est bien plus qu'une identité, c'est une idée, un projet, une ambition."

Le président français s'est aussi placé face à l'extrême droite, que les sondages donnent présente au second tour en 2017, disant l'importance de ne pas laisser le pays "s'effondrer dans ce qui serait un débat sur l'Histoire ou la nostalgie".

reuters/ptur

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Nouvelle pique contre la City de Londres

François Hollande a en outre lancé une nouvelle pique contre la place financière de Londres, qui croit selon lui pouvoir rester le centre financier de
l'Europe alors que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne se prépare.

"On a une place financière dans un pays qui n'est plus, ou qui ne voudra plus être en Europe mais qui veut être toujours la place financière de l'Europe", a souligné le président français sur le ton de la raillerie, lors de son discours.

"Eh bien non, l'Europe ce n'est pas qu'une place financière, c'est aussi un espace commun de valeurs, de principes où l'on est ensemble", a-t-il ajouté.