"Un commando terroriste composé de jeunes femmes totalement réceptives à l'idéologie mortifère de Daech a été démantelé", a déclaré François Molins lors d'un point presse en fin d'après-midi.
"Faire des femmes des combattantes"
"Le passage à l'acte par des jeunes femmes téléguidées par des individus se trouvant en Syrie dans les rangs de l'organisation terroriste Daech démontre que cette organisation entend faire des femmes des combattantes", a-t-il ajouté.
"Le dessein de ce commando était clairement de commettre un attentat", malgré l'absence de dispositif de mise à feu sur les bonbonnes de gaz.
Cigarette à peine consumée près d'une couverture
Outre les cinq bonbonnes de gaz dans le coffre de la voiture abandonnée, une cigarette "à peine consumée" à été retrouvée à proximité d'une couverture avec des traces d'hydrocarbures, a en effet indiqué le procureur.
Or, l'incendie du véhicule aurait entraîné en quelques minutes l'explosion d'au moins une bouteille de gaz, ce qui aurait suffit à détruire le véhicule, a-t-il expliqué.
Liens avec d'autres attaques djihadistes en France
Des liens existent entre les personnes arrêtées jeudi et de précédentes attaques djihadistes dans le pays, contre un prêtre et un couple de policiers, a également affirmé François Molins
L'une des trois femmes arrêtées en banlieue parisienne, âgée de 23 ans, était "l'ancienne promise" du djihadiste qui a égorgé les policiers en juin à Magnanville, près de Paris, puis de l'auteur de l'attaque contre une église normande en juillet, a expliqué François Molins lors d'une conférence de presse.
En outre, un jeune homme de 22 ans, interpellé séparement jeudi, est le "frère" d'une personne inculpée et écrouée dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Magnaville.
Gare de Lyon visée
"Elles voulaient commettre un attentat gare de Lyon jeudi", avait affirmé vendredi matin une source proche de l'enquête. Cette source a précisé que l'ensemble des gares parisiennes et celle de Boussy-Saint-Antoine avaient été placées sous alerte.
Les trois femmes, âgées respectivement de 39, 23 et 19 ans, interpellées dans le cadre de l'enquête sur la voiture contenant des bonbonnes de gaz et parquée à proximité de la cathédrale Notre-Dame à Paris, sont, selon le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, "radicalisées" et "fanatisées".
Allégeance au groupe EI
La jeune femme de 19 ans, fille du propriétaire de la voiture et l'une des principales suspectes dans cette enquête, avait rédigé une lettre dans laquelle elle prête allégeance au groupe djihadiste Etat islamique, a précisé une source policière.
Elle a été blessée par balle après avoir poignardé un des policiers venus l'arrêter avec ses complices à Boussy-Saint-Antoine.
Connue des services belges
Le nom de la jeune femme apparaît également dans un dossier du Parquet fédéral belge, spécialisé dans les affaires de terrorisme, a affirmé vendredi la télévision belge RTBF.
"Selon nos informations, elle entretenait des contacts avec des Belges radicalisés issus de la région de Charleroi (sud)", affirme la RTBD.
"Pas question ici chez nous (en Belgique) de projet d'attentat, mais elle semblait remplir un rôle de recruteuse et de facilitatrice pour les départs (en Syrie, n.d.l.r.). Elle aurait pu faire profiter les Belges de ses compétences."
agences/jvia/kkub