Pour la foule se pressant devant le mausolée situé place Tiananmen à Pékin, il a fallu attendre plus de deux heures en plein soleil pour pénétrer dans l'immense bâtiment, avant de passer quelques secondes à côté de la dépouille du dictateur.
"J'ai cru que le monde entier s'effondrait" lors de sa mort le 9 septembre 1976, a témoigné Madame Huang, qui a fait en sorte de venir à Pékin depuis la lointaine Shenzhen dans le sud du pays pour ce quarantième anniversaire.
Commémorations sobres
Contrastant avec la ferveur populaire, le pouvoir et la presse officielle chinoise ont célébré l'anniversaire sobrement. Le numéro un chinois, Xi Jinping, en visite dans un établissement scolaire, n'y a pas fait allusion.
De son côté, le Quotidien du Hunan, principal organe de presse du Parti communiste dans cette province du sud de la Chine, a titré en Une "Président Mao, le peuple chérit ta mémoire", mais a relégué en cinquième page un article plus détaillé.
agences/tmun
De "la Chine nouvelle" à la "Révolution culturelle"
Si beaucoup de Chinois continuent à voir en Mao le fondateur de "la Chine nouvelle" en 1949, son souvenir reste entaché par la désastreuse politique économique du "Grand bond en avant" (1957), sanctionnée par une famine qui a fait des dizaines de millions de morts, puis par la violence totalitaire de la "Révolution culturelle" (1966-76).
Après avoir engagé le pays sur la voie des réformes et de l'ouverture, le parti communiste au pouvoir a clos la discussion à la fin des années 1970 par un verdict définitif sur Mao: 70% de bon et 30% de mauvais.