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L'incertitude règne en Syrie quant à l'application du cessez-le-feu

Un combattant rebelle près d'un tank dans le sud-ouest de la Syrie. [Reuters - Alaa Al-Faqir]
Un combattant rebelle près d'un tank dans le sud-ouest de la Syrie. - [Reuters - Alaa Al-Faqir]
A quelques heures de l'entrée en vigueur d'une trêve en Syrie, l'incertitude régnait lundi sur son application, le cessez-le-feu étant loin de faire l'unanimité dans l'opposition.

Cette énième tentative d'arrêter la violence est censée débuter lundi à 19h00 (18h00 en Suisse) et coïncidera avec l'Aïd el-Adha, la grande fête musulmane du sacrifice.

Les milices kurdes des YPG ont salué lundi l'accord conclu entre les Etats-Unis et la Russie sur l'instauration d'un cessez-le-feu. Elles ont dans la foulée annoncé la suspension de leurs "actions offensives".

Les Forces démocratiques syriennes (SDF), une alliance à laquelle appartiennent les YPG, ont elles aussi annoncé qu'elles respecteraient l'accord de trêve.

Inquiétudes exprimées

Les groupes rebelles de l'armée syrienne libre ont écrit dimanche aux Etats-Unis pour dire qu'ils souhaitaient "coopérer positivement" au cessez-le-feu, tout en exprimant leurs inquiétudes sur ses modalités, selon le texte de la lettre confirmé par deux rebelles.

L'accord ne prévoit pas de garanties en cas de non-respect de ses clauses, jugent-ils, s'interrogeant aussi sur une disposition qui prévoit que les avions du gouvernement syrien ne seront pas interdits de vol pendant une durée de neuf jours après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trêve critiquée par Ahrar Al-Cham

L'influent groupe rebelle syrien Ahrar Al-Cham a critiqué dimanche l'accord dans un message vidéo. La trêve "ne réalise pas les principaux objectifs de son peuple révolutionnaire" et ne fera qu'augmenter les souffrances du peuple syrien, a déclaré dans cette vidéo un responsable du groupe salafiste.

Le régime syrien de Bachar al-Assad et ses alliés - l'Iran et le Hezbollah libanais - ont pour leur part affirmé qu'ils le respecteraient. Le président syrien a toutefois affirmé lundi vouloir "reprendre" tout le territoire qui échappe au contrôle du régime.

La trêve est prévue pendant 48 heures, selon l'émissaire américain pour la Syrie Michael Ratney. Si elle tient, elle pourrait être renouvelée de nouveau de 48 heures, a précisé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov qui a négocié à Genève l'accord avec son homologue américain, John Kerry.

ats/tmun

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EI et Al-Qaïda exclus de la trêve

En pratique, l'accord de cessez-le-feu appelle à l'arrêt de toutes les attaques, y compris les raids de l'aviation - principal atout du régime - contre les rebelles.

Il préconise également un accès humanitaire sans entraves aux zones assiégées, comme Alep, principal front du conflit. Il prévoit une "démilitarisation" de la route du Castello au nord d'Alep, unique axe de ravitaillement pour les rebelles avant sa prise en juillet par le régime, pour acheminer l'aide.

La cessation des hostilités ne concerne pas les djihadistes de l'EI et du front Fatah al-Cham, l'ancien front al-Nosra qui a rompu son alliance avec Al-Qaïda.

Bachar al-Assad apparaît en public dans un ex-fief rebelle

Le président syrien Bachar al-Assad est apparu en public lundi dans son pays. Il a assisté à la prière pour l'Aïd al-Adha (fête du sacrifice) dans une mosquée de Daraya, ex-fief rebelle près de Damas.

Cette ville, l'une des premières à s'être soulevées contre le régime, a été reprise totalement fin août par l'armée syrienne après l'évacuation de milliers de rebelles et de civils soumis pendant quatre ans à un siège impitoyable et à des bombardements incessants.