"Il ne faut pas s'imaginer que le citoyen est irresponsable et qu'on va transformer notre société en Far-West" si on encourage le port d'armes dans la société, affirme Bernard Wicht, interrogé vendredi dans le Journal du matin sur l'augmentation des ventes d'armes à des particuliers en Suisse en 2016.
En faisant systématiquement confiance aux forces spéciales en cas d'attaque, les délais sont plus longs, note-t-il. Et de rappeler qu'il a fallu plus d'une heure à la police pour intervenir lorsque Anders Behring Breivik a ouvert le feu lors du rassemblement de jeunes du Parti travailliste norvégien sur l'île d'Utoya le 22 juillet 2011, faisant 69 morts.
"Que ce soit face à Breivik en Norvège, au Bataclan à Paris ou à Nice, s'il y avait eu ne serait-ce qu'une ou deux personnes armées, on aurait évité beaucoup de victimes et bien des massacres", estime le spécialiste des questions stratégiques.
L'exemple tchèque
Pour Bernard Wicht, la volonté européenne de désarmer les citoyens correspond à "la réaction d'un Etat ou d'un groupe d'Etats qui se sent menacé". Or, "ne pas s'appuyer sur le corps social fait le jeu de ceux qui veulent détruire la société".
Convaincu que faciliter le port d'armes en Europe ne conduirait pas à une situation à l'américaine, où une fusillade a lieu chaque jour en moyenne, l'expert lausannois cite la République tchèque en exemple. "Il y a 4 à 5% de la population tchèque qui dispose d'un permis de port d'armes et cela ne crée pas une situation de chaos social", rappelle-t-il, précisant que "ce droit est révisé chaque année".
jgal