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Matteo Renzi se fâche sur l'Europe avant un référendum crucial

Matteo Renzi n'a pas caché son agacement à l'issu du sommet européen de Bratislava. [AFP - Alexey Vitvitsky]
Matteo Renzi mécontent à l'issue du sommet européen de Bratislava / Forum / 4 min. / le 17 septembre 2016
Matteo Renzi a manifesté sa mauvaise humeur samedi à l'égard d'une Europe qu'il juge trop timide face aux défis de l'immigration et de la croissance, deux sujets sensibles pour les Italiens, appelés à voter.

"Je ne crois pas qu'il soit juste que l'Italie fasse semblant de rien quand les choses ne s'améliorent pas", a affirmé samedi le chef du gouvernement italien lors d'une conférence à Florence, en rendant compte des travaux du sommet européen à 27 vendredi à Bratislava.

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L'Italie n'est pas là pour servir "de feuille de vigne" pour les autres, a également lancé le président du Conseil italien, dans une allusion au couple franco-allemand, avec qui il a refusé de s'associer vendredi soir.

"Je ne suis pas satisfait" des conclusions du sommet, "donc je ne peux pas faire une conférence de presse avec la chancelière allemande ou le président de la République française, ne partageant pas les conclusions de la même manière qu'eux", avait-il alors expliqué.

Référendum crucial

Les trois dirigeants affichaient pourtant leur unité, il y a moins d'un mois, lors d'un rendez-vous à trois en Méditerranée, au large de la petite île italienne de Ventotene. Matteo Renzi, Angela Merkel et François Hollande avaient lors appelé l'Europe, depuis le pont du porte-aéronefs italien Garibaldi, à trouver un nouveau souffle, précisément à l'occasion du sommet de Bratislava.

Mais pour le chef du gouvernement italien, les choses n'avancent pas assez vite, principalement sur les deux sujets qui lui tiennent à coeur avant un referendum crucial: l'immigration et la croissance économique.

Les Italiens sont appelés à se prononcer lors d'un referendum, prévu fin novembre ou début décembre, pour ou contre une réforme constitutionnelle sur laquelle Matteo Renzi joue en partie son avenir politique.

Politiques d'austérité responsables de la stagnation

"Est-ce qu'on va comprendre que s'il est juste de sauver tout le monde en mer, il n'est pas possible d'accueillir tout le monde seulement dans les Pouilles ou en Sicile", dans le sud de l'Italie, a ainsi lancé le chef du gouvernement italien.

Quant à la croissance économique, qu'il juge bien trop faible en Europe, Matteo Renzi ne cesse de désigner les politiques d'austérité comme les responsables de la stagnation en Europe, en vain.

afp/fme

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