Au total, environ 4,8 millions de personnes ont immigré dans les pays les plus industrialisés l'an dernier, soit 10% de plus qu'en 2014, selon un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publié le jour où l'ONU organise son premier sommet consacré aux migrations.
Sur ce chiffre, le nombre de demandeurs d'asile se monte à 1,65 million dans les 35 pays de l'OCDE, soit le double de 2014 et un record depuis la Seconde Guerre mondiale.
L'Europe, principale destination
Sur ces 1,65 million de demandes d'asile, 1,3 million ont été enregistrées en Europe, où cette immigration est aujourd'hui au centre du débat politique dans de nombreux pays. Près de 25% émanaient de ressortissants syriens et 16% d'Afghans.
L'Allemagne à elle seule, où le parti de la chancelière Angela Merkel a subi dimanche un second revers électoral en deux semaines, a enregistré 440'000 de ces demandes.
Mais rapporté à sa population, c'est en Suède que le plus grand nombre de demandes d'asile a été recensé (1,6%). En Suisse, entre mai 2015 et avril 2016, les demandeurs d'asile étaient au nombre de 41'823.
ats/reuters/sbad
Nouvelles arrivées infimes
L'organisation souligne que quelque 120 millions de personnes nées à l'étranger vivent dans la zone OCDE, où les nouvelles arrivées de migrants représentent moins de 0,5% de la population totale.
Mais, avec la montée des mouvements anti-immigrants et populistes que cet afflux provoque, elle presse les gouvernements de se livrer à un effort d'explication et de "muscler" leurs politiques d'intégration.
Lutter contre les inquiétudes
Pour Jean-Christophe Dumont, chef du département "Migrations" à l'OCDE, il faut "écouter les préoccupations des gens (...) et expliquer quelles dynamiques la migration peut amener", pour la survie des classes dans les écoles ou la création d'emplois par exemple.
Certains pays l'ont bien compris: l'Allemagne a ainsi développé "une approche collective de la question"; au Canada, "tout un effort est fait en amont dans les communautés pour anticiper l'accueil des migrants", souligne-t-il.
L'OCDE rappelle encore que l'immigration a une incidence positive, à moyen et long termes, sur les finances publiques, la croissance économique et les marchés du travail. Mais il faut environ vingt ans à un migrant pour avoir les mêmes chances qu'un ressortissant du pays d'accueil sur le marché du travail, note l'organisation.