Publié

Les dirigeants mondiaux prêts à aider les réfugiés, sans engagements précis

Ouverture du sommet sur les réfugiés aux Nations unies, à New York, le 19 septembre 2016. [Keystone - PETER FOLEY]
Ouverture du sommet sur les réfugiés aux Nations unies, à New York, le 19 septembre 2016. - [Keystone - PETER FOLEY]
L'ONU a adopté lundi à New York une déclaration visant à renforcer la protection des réfugiés au niveau mondial. Un texte salué par la ministre Simonetta Sommaruga, mais qui ne fixe pas d'objectifs chiffrés.

Cette déclaration d'intention engage les membres de l'ONU à "protéger les droits fondamentaux de tous les réfugiés et migrants", accroître le soutien aux pays d'accueil débordés et promouvoir l'éducation des enfants réfugiés, a énuméré le secrétaire général Ban Ki-moon en ouvrant ce premier sommet onusien consacré aux migrations.

Il a appelé les dirigeants mondiaux à "combattre la xénophobie croissante" dont sont victimes les migrants.

Pas d'objectifs précis

Le texte adopté lundi par consensus est une simple déclaration politique sans objectifs chiffrés, et surtout sans engagements précis sur l'aide aux réfugiés.

Ban Ki-moon avait suggéré que les pays accueillent chaque année 10% du total des réfugiés, mais au fil des négociations, cet objectif a été renvoyé à 2018 au plus tôt. Les ONG aidant les migrants et réfugiés ont dénoncé une occasion manquée.

"Premier pas" pour Sommaruga

"Avec le premier sommet d'aujourd'hui, le thème de la migration est définitivement ancré dans l'agenda de l'ONU. C'est tard, mais c'est un premier pas important", a estimé de son côté la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, également présente à New York. Elle a fait part de la volonté de la Suisse de jouer un rôle actif dans la concrétisation des objectifs définis.

En Suisse, il est connu que l'économie est dépendante des forces de travail étrangères, et que celles-ci contribuent au bien-être de leur terre d'adoption, comme à celui de leur pays d'origine, a aussi relevé la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP).

Débat général mardi

La ministre suisse a regretté l'absence d'une politique d'asile commune en Europe. "La crise migratoire a malheureusement à nouveau démontré que si tous ne se préoccupent pas que d'eux-mêmes, beaucoup le font", a-t-elle relevé. "Notre seule boussole doit être la dignité humaine".

La conseillère fédérale a rappelé que 85% des réfugiés vivent dans des pays en développement et non en Europe.

Le 71e débat général de l'ONU débutera mardi à New York. La Suisse y sera représentée par le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann et le ministre des affaires étrangères Didier Burkhalter. Quant à Simonetta Sommaruga, elle rentrera en Suisse durant la nuit de mardi à mercredi.

ats/fme

Publié

Le Haut commissaire aux droits de l'homme s'en prend aux "sectaires et aux escrocs"

Refusant que ce sommet soit celui "de l'autocongratulation et du confort", le Haut commissaire aux droits de l'homme Zeid Ra'ad al-Hussein s'en est lui pris avec virulence aux "sectaires et aux escrocs" qui refusent "de partager les responsabilités" en accueillant davantage de réfugiés.

"Beaucoup semblent avoir oublié les deux guerres mondiales, ce qui se passe quand la peur et la colère sont attisées par des demi-vérités et des mensonges flagrants", a-t-il lancé.

"L'amère vérité est que ce sommet a été convoqué parce que nous avons échoué, que nous avons échoué à mettre fin à la guerre" en Syrie, a-t-il ajouté, déclenchant des applaudissements.

Risque d'effondrement au Liban

Le président libanais Tammam Salam a souligné le fardeau que représente pour son pays de 4 millions d'habitants la présence de 1,5 million de réfugiés syriens. "Sans un effort massif de la communauté internationale, le Liban risque l'effondrement", a-t-il lancé.

Un des rares engagements concrets est venu de la Chine, dont le Premier ministre Li Keqiang a annoncé une contribution de 100 millions de dollars pour l'aide humanitaire aux réfugiés.