La Haute autorité de la primaire a vérifié les parrainages remis par les candidats et a publié mercredi la liste définitive des candidats, au nombre de sept, qui participeront à la primaire des 20 et 27 novembre.
Les règles étaient très strictes: chaque candidat devait être parrainé par 250 élus, dont au moins 20 parlementaires, répartis sur 30 départements, et par 2500 militants et 15 fédérations départementales.
Au final, quatre candidats ont facilement obtenu les signatures et virent en tête dans les pronostics: Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé et Bruno Le Maire. Deux autres prétendants ont obtenu leurs parrainages plus tardivement: Jean-François Copé ainsi que, in extremis, Nathalie Kosciusko-Morizet. En tant que membre d'un parti affilié, Jean-Frédéric Poisson pouvait lui se passer de la récolte de parrainages.
La surprise vient de l'exclusion du député Hervé Mariton, qui avait annoncé avoir réuni les signatures. La président de la Haute autorité a précisé devant la presse qu'après vérifications, des parrainages se sont avérés invalides, notamment en raison de doublons.
On savait déjà que Nadine Morano, Hervé Guaino, Frédéric Lefebvre, Geoffroy Didier et Jacques Myard, qui étaient aussi candidats, n'avaient pas obtenu les signatures.
61 ans, avocat, ancien président de la République (2007-2012), ancien ministre de l'Intérieur, de l'Economie et du Budget, ancien maire de Neuilly et ancien président des Républicains et de l'UMP.
Je suis quelqu'un qui va de l'avant, qui pense à demain. Si vous saviez le trésor d'énergie qu'il me reste
Nicolas Sarkozy a soif de revanche après sa défaite face à François Hollande lors du 2e tour de la présidentielle de 2012. Après un long faux suspense, l'ancien président est officiellement entré en course le 22 août. Il se dit convaincu de pouvoir battre Alain Juppé, actuel favori des sondages.
Lors de son premier meeting de campagne, Nicolas Sarkozy s'est montré offensif, affirmant qu'il souhaitait "restaurer l'autorité de l'Etat" et se posant en chantre de la sécurité et en défenseur de l'identité française face à une politique migratoire "qui n'a plus aucun sens". Il bénéficie de nombreux soutiens comme Edouard Balladur, Christian Estrosi, Brice Hortefeux ou François Baroin.
71 ans, inspecteur des finances de formation, maire de Bordeaux, ancien Premier ministre de Jacques Chirac (1995-1997), ancien ministre des Affaires étrangères, du Budget, de la Défense et de l'Ecologie, ancien président de l'UMP.
Je n'accepterai pas qu'on revienne sur des points fondamentaux comme l'égalité hommes-femmes qui est un marqueur de notre République
Alain Juppé fait aujourd'hui figure de favori de la primaire à droite et devance même Nicolas Sarkozy dans les sondages. Certains instituts prédisent sa victoire face à n'importe quel candidat de la gauche et face à Marine Le Pen. Candidat depuis 2014, le doyen de la primaire est notamment soutenu par Jean-Pierre Raffarin et Daniel Cohn-Bendit.
Longtemps vu comme l'héritier de Jacques Chirac, Alain Juppé a l'image d'un homme de consensus. Il a publié plusieurs livres dans lesquels il a détaillé son programme et ses intentions, mais il a surtout fait campagne sur le terrain pendant plus de 2 ans pour "expliquer et convaincre", dit-il.
62 ans, collaborateur parlementaire de profession, député de Paris depuis 2012, ancien Premier ministre (2007-2012), ancien ministre de l'Education nationale et du Travail.
Je serai au second tour de la primaire, car mon projet est le seul qui permette de redresser le pays
Celui qui a été Premier ministre durant toute la présidence de Nicolas Sarkozy se pose désormais en sérieux rival de l'ex-chef d'Etat. Cela fait près de trois ans que François Fillon a fait part de son ambition présidentielle. Il n'a pas peiné à réunir les parrainages, mais plafonne dans les sondages à environ 10% des intentions de vote.
Sur son site de campagne et dans ses récentes déclarations, cet homme d'expérience insiste sur la nécessité de mieux combattre le terrorisme en passant à l'action. Il a aussi demandé récemment un plan d'urgence pour sauver l'agriculture française.
47 ans, diplomate, député de l'Eure, ancien ministre de l'Agriculture, ancien directeur de cabinet du Premier ministre Dominique de Villepin.
Je promets d'apporter aux Français ce qu'ils attendent depuis si longtemps
Bruno Le Maire s'est fait connaître en 2006 quand il est nommé directeur de cabinet de Dominique de Villepin. Cet énarque est ensuite devenu ministre de l'Agriculture de François Fillon. Après avoir facilement obtenu les parrainages nécessaires, il se pose en homme neuf face à d'autres favoris nettement plus âgés que lui.
Etiqueté au centre-droit, Bruno Le Maire avait surpris lors de sa candidature à la présidence de l'UMP en 2014. S'il avait été battu par Nicolas Sarkozy, il avait néanmoins récolté près de 30% des suffrages. Encore méconnu il y a peu, il parcourt le terrain sans relâche pour rivaliser avec des candidats davantage médiatisés. L'une de ses propositions fortes est une réduction des dépenses publiques de 80 à 90 milliards sur cinq ans.
52 ans, administrateur financier de profession, député de Seine-et-Marne, maire de Meaux, ancien ministre de l'Intérieur et du Budget, ancien porte-parole du gouvernement Raffarin, ancien président de l'UMP.
Il faut redonner l'aptitude au commandement à la tête du pays
Embourbé dans l'affaire Bygmalion, un système présumé de fausses facturations destinées à masquer un dérapage supposé des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, Jean-François Copé a été contraint à démissionner de la présidence de l'UMP en mai 2014.
Après près de deux ans de silence médiatique, Jean-François Copé a ressurgi dans l'actualité à droite avec tout d'abord un livre-programme, "Sursaut français". Ancien sarkozyste, il entend désormais marquer une rupture nette avec l'ex-président, estimant que celui-ci présente le même programme qu'en 2007.
43 ans, ingénieur de formation, députée de l'Essonne, ancienne ministre de l'Ecologie, ancienne maire de Longjumeau.
Il y a urgence à mettre en place une politique migratoire forte, fermer les portes de la France ne peut exister
Nathalie Kosciusko-Morizet a été ministre de l'Ecologie sous Nicolas Sarkozy, puis porte-parole du président-candidat en 2012. Elle a ensuite nettement pris ses distances avec l'ex-chef d'Etat. Centriste dans le parti, elle a bruyamment dénoncé la stratégie des Républicains lors de la campagne des élections régionales de 2015, regrettant que le parti ne se prononce pas clairement contre le Front national. Elle a d'ailleurs été exclue de la direction du parti après ce fait d'arme.
NKM, comme elle est surnommée, a aussi été candidate à la mairie de Paris en 2014, mais elle a été battue par Anne Hildalgo.
53 ans, président du Parti chrétien démocrate, député des Yvelines, ancien maire de Rambouillet
Je défends mes convictions et j'appelle les Français à adopter la même attitude
Jean-Frédéric Poisson est pour l'heure le seul candidat officiellement qualifié pour le premier tour de la primaire, en sa qualité de président du Parti Chrétien-démocrate, petit parti historiquement affilié à l'ex-UMP. En tant que candidat "autonome", il n'a pas à réunir de parrainages.
Lors de la primaire, les sondages le créditent de moins de 1% des intentions de vote.
Frédéric Boillat avec afp
Un engagement solennel pour voter
Les candidats confronteront leurs programmes lors de trois débats avant le premier tour. Celui du 13 octobre portera sur l'économie, le social et la sécurité. Les deux autres auront lieu les 3 et 17 novembre.
Tous les Français inscrits sur les listes électorales peuvent voter les 20 et 27 novembre. Il faudra s'acquitter de 2 euros par tour de scrutin et signer l'engagement suivant: "Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m'engage pour l'alternance afin de réussir le redressement de la France".