L'ère des antibiotiques est-elle terminée? En tout cas, "la situation est mauvaise et elle est en train d'empirer", "certains scientifiques parlent de tsunami au ralenti", a prévenu la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, à l'ouverture de la première réunion jamais convoquée sur ce sujet à l'Assemblée générale de l'ONU.
"La résistance antimicrobienne pose une menace fondamentale sur le long terme à la santé humaine, la production durable de nourriture et au développement", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
Une menace aussi sérieuse que le cancer
Les superbactéries rendent de nombreuses maladies de plus en plus difficiles à soigner. Selon une récente étude britannique, elles pourraient tuer jusqu'à 10 millions de personnes par an d'ici 2050, soit autant que le cancer.
Pour pousser tous les acteurs publics et privés à s'engager, les responsables réunis à New York ont adopté une déclaration. Ils s'engagent à renforcer l'encadrement des antibiotiques, à mieux diffuser la connaissance sur ce phénomène, à favoriser la recherche de nouvelles classes d'antibiotiques et à encourager les traitements alternatifs.
Un sujet prioritaire en Suisse aussi
Présent à ce sommet, le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann a lui aussi averti que le monde faisait face à l'un des plus grands dangers sur le plan de la santé. En Suisse, la lutte contre la résistance aux antibiotiques figure au sommet de l'agenda politique, a-t-il déclaré. Le Conseil fédéral a adopté en novembre dernier une stratégie nationale.
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