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Quand un tweet d'Alain Juppé ouvre une journée d'hostilités médiatiques

Le candidat de droite Alain Juppé devant ses partisans lors d'un meeting à Strasbourg le 13 septembre. [AFP - Elyxandro Cegarra/NurPhoto]
Le candidat de droite Alain Juppé devant ses partisans lors d'un meeting à Strasbourg le 13 septembre. - [AFP - Elyxandro Cegarra/NurPhoto]
Un tweet d'Alain Juppé critiquant la "nullité du débat politique" en France a ouvert les hostilités entre la gauche et la droite et entre représentants de la droite ce jeudi: bêtise, mépris, stupidité crasse, les insultes ont fusé.

"Nullité du débat politique que soulèvent certains à droite et à gauche: on débat des Gaulois!! Et si l'on parlait d'avenir?", a écrit Alain Juppé sur Twitter, revenant sur les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy sur les Gaulois.

Il aurait pu s'agir d'une réaction de plus après les propos de l'ancien président lundi lors d'un meeting, qui avait déclenché un feu de critiques de la gauche et de ses concurrents en proclamant que "dès qu'on devient français, on devient gaulois".

Toutefois, toute la journée, ce tweet initial a été repris, commenté et développé. Jusqu'à un vif échange sur le débat politique entre un député des Républicains et le porte-parole du gouvernement socialiste.

"Stupidité crasse"

C'est tout d'abord le député Thierry Solère, chargé de l'organisation de la primaire à droite, qui a réagi sur France Inter, estimant qu'Alain Juppé avait raison de dire que "tout ça n'est pas le vrai sujet". En ajoutant toutefois que rien ne l'avait choqué dans les propos de Nicolas Sarkozy.

Toujours à droite, le député Frédéric Lefebvre, qui n'a pas obtenu les parrainages nécessaires pour participer à la primaire, s'est montré plus virulent envers Sarkozy, sans toutefois mentionner Juppé. Il a dénoncé sur RFI une "stratégie assez cynique de dérive identitaire pour essayer, un peu comme le fait Trump (...), de rallier une partie de notre population qui est aujourd'hui exaspérée".

Au centre, le président du Modem François Bayrou a apporté son soutien à Alain Juppé en qualifiant sur LCI de "stupidité crasse" les discours excluant "du peuple français" tous ceux qui ont gardé "le souvenir de leurs origines". Et de répéter qu'il soutiendrait le maire de Bordeaux lors de la présidentielle, alors que, si Sarkozy gagne, il "prendrait ses responsabilités".

"Le vitriol est sorti"

Plus tard, le débat est devenu plus virulent, tout en se focalisant sur la ministre de l'Education Najat Vallaud Belkacem. C'est le sénateur Les Républicains Roger Karoutchi, l'un des coordinateurs de la campagne à droite, qui a dégainé en critiquant une éventuelle nomination de la socialiste comme directrice de campagne de Hollande en 2017.

Une demi-heure plus tard, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a fait part de son indignation, en citant l'expression employée en matinée par Alain Juppé.

Durant un point presse, le ministre de l'Agriculture a enfoncé le clou, appelant la majorité à laisser l'opposition à ses provocations, ajoutant que "le vitriol est sorti et on est dans le brutal" dans la primaire à droite. Et de se moquer des "ancêtres gaulois" de Nicolas Sarkozy:

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Ministre de la famille, Laurence Rossignol a aussi dénoncé sur Twitter les propos de Roger Karoutchi, parlant à la fois de sexisme et de racisme.

Quant à Roger Karoutchi, il a envoyé un nouveau tweet pour justifier ses propos.

boi

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