"Un ogre, boulimique de vie et de travail"
Bernadette Chirac revient d'abord sur l'appétit hors norme de son mari, qui avait d'ailleurs marqué l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl (1982-1998): "Il faisait exprès de commander des repas dans des restaurants où personne ne peut manger une telle quantité de nourriture. C'était des choses très lourdes, farcies, des pâtes... Il fallait qu'il ait une très bonne santé. (...) Il était à la fois une sorte d'ogre (dans la façon de se nourrir), mais aussi un ogre pour le travail"
"Mon mari n'était pas un tueur politique"
Jacques Chirac a souvent été qualifié de tueur politique, une expression qui ne lui correspond pas, assure l'ancienne première dame: "Lorsqu'on veut avancer - sans pour autant avoir un comportement d'une grande méchanceté - on est obligé d'écarter ses rivaux". Et d'ajouter: "C'est quelqu'un de très bon".
"Il avait beaucoup de succès féminins"
Elle relève aussi son succès auprès des femmes, notamment lors de ses études: "Il était grand, beau garçon, très intelligent. Entre les cours, le hall de Sciences-Po était un véritable essaim d'abeilles qui tournait autour de lui... Il avait beaucoup de succès féminins". Ce qui ne semble pas avoir gêné Bernadette Chirac: "Lui en vouloir? Non. Qu'est-ce que vous voulez que ça fasse?".
Sarkozy, l’héritier
Alors que la relation entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy a parfois été tumultueuse, Bernadette Chirac refuse qu'on parle du successeur de son mari comme un traître: "En politique, il y a forcément des moments difficiles. Il y a des rivalités, des rivalités d'entourage, mais je n'accepte pas le terme de traître. Il a été, pour moi, d'une gentillesse, d'une bonté lors de mes moments difficiles. Il s'est comporté avec moi comme il l'aurait fait avec sa mère".
"Pour m’énerver, il me disait 'tu'"
L'ancienne première dame explique aussi qu'on se vouvoie dans le couple Chirac, tradition familiale oblige: "Les Courcel (nom de jeune fille de Bernadette) se vouvoient. Je lui interdis de me tutoyer. D'ailleurs, quand il veut me mettre de mauvaise humeur, il me tutoie".
"J'espère qu'il restera des choses de Jacques Chirac, parce qu'il le mérite"
"J'espère qu'il restera des choses de Jacques Chirac, parce qu'il le mérite", souligne Bernadette Chirac. Et de rappeler qu'il a été à l'origine de la fondation du musée du quai Branly, consacré aux arts premiers et inauguré en 2006.
Propos recueillis par Darius Rochebin/hend