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Jeremy Corbyn largement réélu à la tête du parti travailliste britannique

Jeremy Corbyn: "Nous avons dans notre parti bien plus en commun que ce qui nous divise"
Jeremy Corbyn: "Nous avons dans notre parti bien plus en commun que ce qui nous divise" / L'actu en vidéo / 52 sec. / le 24 septembre 2016
Jeremy Corbyn a été réélu samedi à la tête du Parti travailliste britannique, l'emportant largement face à la fronde des parlementaires modérés qui estiment qu'il n'est pas apte à mener la formation d'opposition à la victoire.

Le leader de la gauche s'est imposé avec 313'209 voix contre 193'229 à son rival Owen Smith, renforçant son emprise sur un parti profondément divisé depuis le référendum du 23 juin qui a vu le succès des partisans d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, alors que le Labour avait fait campagne pour le maintien.

Le militant anti-austérité et pro-immigration de 67 ans a augmenté de plus de 2 points son score de 2015, loin devant son rival, le député gallois Owen Smith. Ce dernier était soutenu par la majorité des parlementaires travaillistes, mais les militants en ont décidé autrement.

Le parti va devoir vivre avec un leader indésirable aux yeux du sérail mais plébiscité par la base.

Inflexion à gauche

Ce succès devrait se traduire par une inflexion à gauche du Labour, une option qu'une partie des travaillistes considèrent comme un handicap pour la reconquête du pouvoir.

Les frondeurs font valoir que cette orientation laissera le champ libre aux conservateurs de la Première ministre Theresa May pour négocier le divorce entre Londres et Bruxelles.

agences/cab

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Disette électorale redoutée

Pour les analystes, les prochaines législatives prévues en 2020 sont déjà promises aux conservateurs au pouvoir, considérés comme les vrais vainqueurs du week-end.

"La première conséquence de la réélection de Jeremy Corbyn est que le Labour ne retrouvera pas le pouvoir de sitôt", tranche Anand Menon, professeur en sciences politiques au King's College de Londres.

Et les tensions dans le parti travailliste font craindre une scission pour créer un nouveau parti de centre-gauche.

La plupart des analystes n'envisagent pas un tel scénario, au moins à court terme. Le précédent, qui a conduit à la création du parti social-démocratique en 1981, s'est soldé par un fiasco pour ceux qui ont choisi cette voie.

La page de l'ère Blair tournée

Le triomphe de Jeremy Corbym solde définitivement l'héritage de Tony Blair, l'ancien Premier ministre travailliste dont le virage centriste et la décision d'intervenir en Irak en 2003 avaient détourné des milliers d'adhérents du parti.

Jeremy Corbyn doit une grande partie de sa victoire aux nouveaux membres. Ils sont 300'000 à avoir pris leur carte depuis l'année dernière pour pratiquement doubler les effectifs du Labour, devenu le plus grand parti d'Europe.