"Voleur!" "Escroc!" A son arrivée au tribunal, l'ex-ministre espagnol de l'Economie a essuyé un flot d'insultes lancés par une quinzaine de manifestants, épargnants ou petits actionnaires, l'accusant de les avoir "ruinés" lors de la vaste "affaire Bankia".
Sa carrière de banquier n'a duré que de 2010 à 2012 mais a abouti au plus grand scandale bancaire de l'histoire du pays: l'entrée en bourse et présumée frauduleuse de Bankia en 2011, puis sa nationalisation par l'Etat pour lui éviter la faillite.
"Cartes visa au noir"
Rodrigo Rato comparaît pour l'un des volets de l'affaire: le dossier des "cartes visa au noir". Il est jugé en même temps que 64 hauts dirigeants et membres des conseils d'administration de Caja Madrid puis de Bankia. Tous sont accusés d'avoir payé leurs dépenses personnelles avec des cartes bancaires "occultes", sans rien justifier ni déclarer au fisc.
Le procès, qui doit durer jusqu'en décembre, concerne 12 millions d'euros détournés entre 2003 et 2012.
afp/mo
A la tête du FMI jusqu'en 2007
Rodrigo Rato est un ancien pilier du Parti Populaire (PP, droite) de Mariano Rajoy, actuellement au pouvoir en Espagne.
Agé de 67 ans, il fut le vice-président du gouvernement de José Maria Aznar de 1996 à 2004.
Il a dirigé le FMI jusqu'en 2007.