Pendant 90 minutes, les deux rivaux se sont affrontés sur leur vision de l'avenir, l'économie, la sécurité ou de la politique étrangère.
Dès la première question, centrée sur les inégalités aux Etats-Unis, les deux prétendants à la Maison Blanche au parcours et au style radicalement différents se sont écharpés.
"Nous perdons nos bons emplois, ils vont au Mexique, dans beaucoup d'autres pays. Je ferai revenir nos emplois, vous ne pouvez pas le faire", a lancé le candidat républicain, très offensif sur le fond mais un peu plus posé qu'à l'habitude sur la forme.
"Donald, vous vivez dans un monde à part", a rétorqué avec calme l'ancienne Première dame, qui aspire à devenir la première présidente des Etats-Unis.
Un "mensonge raciste"
L'ancienne chef de la diplomatie a aussi accusé son rival d'avoir bâti sa carrière politique sur un "mensonge raciste" mettant en doute la nationalité américaine du président Barack Obama.
"Donald Trump, Barack Obama est aussi votre président."
Interrompant régulièrement sa rivale, le magnat de l'immobilier a mis en cause cette dernière sur l'utilisation de sa messagerie privée lorsqu'elle dirigeait la diplomatie américaine. "C'était plus qu'une erreur (...) ce pays pense que c'est une honte", a-t-il asséné.
En retour, cette dernière s'est longuement attardée sur le refus obstiné du républicain de publier sa déclaration d'impôts.
Mon père m'a prêté une toute petite somme et j'ai bâti une immense fortune
Ce que propose Donald, c'est (...) la plus forte baisse d'impôts pour les personnes les plus riches de ce pays que nous ayons jamais connue
"Il cache quelque chose (...) Peut-être qu'il n'est pas aussi riche qu'il le dit", a lancé la candidate démocrate, rappelant que tous les candidats à la Maison Blanche depuis 40 ans avaient diffusé leurs déclarations d'impôts.
Donald Trump a estimé dans un tweet qu'elle n'avait pas directement répondu à son attaque:
"Rien sur les e-mails. Rien sur la Fondation Clinton corrompue. Et rien sur Benghazi."
Propositions concrètes
Seuls sur scène, debout derrière un pupitre, face au modérateur, le journaliste Lester Holt, Hillary Clinton a évoqué son programme, en avançant des propositions concrètes, soulignant les progrès accomplis ces huit dernières années.
Donald Trump a souvent été sur la défensive, Hillary Clinton plus précise, connaissant beaucoup mieux ses dossiers. Le républicain, très critique de l'administration Obama, a interrompu régulièrement sa rivale qu'il a décrite comme une "politicienne typique.
Encore deux débats
C'est à la toute fin des 90 minutes que Donald Trump a affirmé quelque chose qu'il n'avait jamais dit auparavant. Quand on lui a demandé s'il allait accepter le jugement des urnes il a répondu: "Si elle gagne, je la soutiendrai évidemment".
Deux autres débats présidentiels sont prévus les 9 et 19 octobre entre les candidats à l'élection.
afp/fb/sbad
Hillary donnée gagnante
Des millions d'Américains étaient rivés à leur écran de télévision ou d'ordinateur, pour ce débat entre une démocrate hyper-expérimentée qui peine à susciter l'enthousiasme, et son adversaire républicain, néophyte au caractère imprévisible.
Les premiers commentaires et de premiers sondages sur le vif, certes imprécis, donnaient l'avantage à Hillary Clinton. La chaîne CNN a interrogé 521 électeurs potentiels qui ont trouvé à 62% contre 27% qu'Hillary Clinton avait gagné.
"Vous n'avez pas tant vu une performance parfaite d'Hillary Clinton qu'une performance aussi imparfaite que possible de son opposant", a commenté après le débat John Hudak, de la Brookings Institution. "Clinton a dominé du début à la fin".
"Aucun des candidats n'a fait de grosse erreur, Trump a raté plus d'opportunités que Clinton. Elle a semblé présidentielle, ce n'est pas une surprise", a déclaré pour sa part Timothy Hagle, professeur de sciences politiques à l'université d'Iowa.